Ecossais bondissant de 24 ans, Calvin Harris s’apprête à fondre sur l’Hexagone avec un irrésistible premier album qui synthétise à merveille extravagance 80’s, influences funk et grosses basses filtrées des années 90.
Ce jeune Ecossais est devenu en quelques mois une véritable petite star outre-Manche. Propulsé par un single discoïde effarant, Acceptable in the Eighties – rencontre explosive entre la rage electro de LCD Soundsystem et la grâce néodisco d’un Mika –, Calvin Harris a créé la surprise en caracolant depuis l’été dans le peloton de tête des charts britanniques. “C’est la toute première chanson que j’ai enregistrée, il y a trois ans. Je l’ai ensuite revisitée et réarrangée. Il y avait tellement de chansons qui faisaient référence aux années 80, j’ai eu envie d’en faire une, déclarée : une chanson eighties sur les eighties.” Fluo et pétaradant dans les clips savoureux de ses chansons, Harris fait dans la vie preuve d’une étonnante sobriété : il est vêtu de noir de la tête aux pieds. Seule fantaisie, un zèbre fluo vient égayer son sweat-shirt noir.
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“Je ne suis pas spécialement attaché au style de vie eighties ou même à la musique de ces années-là. Je suis né dans les années 80 et le titre était bon, voilà tout. Je fonctionne beaucoup par titres : j’en trouve un qui me plaît et les paroles viennent assez vite”, ajoute-t-il immédiatement, pour décourager ceux qui, aveuglés par les paillettes et les boules à facettes de ce premier single, ne verraient en lui qu’un bidouilleur doué surfant sur le renouveau disco, un clone écossais fluo des Mika, Scissor Sisters ou Chromeo. Il suffit d’ailleurs d’écouter son premier album, I Created Disco, pour se rendre compte que l’étiquette disco se révèle bien réductrice pour qualifier la musique d’Harris, qui lorgne autant du côté de Prince (Merrymaking at My Place), Visage (Colours, qui reprend génialement le tube Fade to Grey), que de Fatboy Slim (Vegas), Daft Punk ou les Chemical Brothers.
Malgré son jeune âge, Harris est loin d’être un débutant, bidouillant depuis dix ans des tracks electro sur son ordinateur, dans sa chambre de Dumfries. “Cet album n’a pratiquement rien coûté. Tout a été fait dans ma chambre et après mes heures de boulot. Je bosse sur un vieil Amiga, j’adore cette machine, d’une grande simplicité. Mon frère me l’a offert, avec son séquenceur, quand il est parti à la fac. J’avais 14 ans. J’ai tout appris là-dessus.”
De plus en plus demandé en tant que producteur, le jeune homme, qui vit désormais avec sa copine à Glasgow, peut s’enorgueillir d’avoir sorti un des meilleurs albums electro de ce début d’année. Un disque au long cours regorgeant de tubes en puissance, dans lequel il se construit un personnage de party animal obsédé de filles (The Girls, auquel le groupe Dragonette a répondu par un tordant The Boys), de drogues (Vegas) et doté d’un sens de l’humour proche de celui de Jarvis Cocker de Pulp.
“Les gens pensent que je raconte mes expériences, mais c’est de la fiction. Je suis très loin de tout ça ! Je suis avant tout un producteur qui chante parce qu’il n’a pas trouvé de chanteur.” A l’avenir, Harris, qui dit déjà penser à son deuxième album, se verrait bien vivre à Los Angeles et produire du r’n’b, genre dont il raffole. “J’ai déjà rencontré Kelis, c’était top, on a passé la soirée à manger du melon dans sa suite.”
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