Sur le label de Damon Albarn, une Simone qu’est trop bonne.
Tout commence par un témoignage doux-amer de jeune fille délaissée qui raconte qu’elle n’a pas eu le cœur brisé par un amour de vacances, vu qu’elle n’a jamais connu d’amour de vacances. La chanson est certes de Carole King,
mais l’interprétation inoubliable qu’en fait Simone White amène d’emblée à s’installer avec la chanteuse dans cette solitude si finement exprimée. I Didn’t Have Any Summer Romance donne le ton d’I Am the Man, album doucement folk, aux légers arrangements de cuivres, tout empreint de mélancolie assumée. Simone White, Américaine née à Hawaii et baignée dans l’art dès l’enfance (mère danseuse et chanteuse folk – la jeune femme dénudée de la pochette, bataillant avec un léopard, c’est elle –, grand-mère showgirl, tante possédant un label pop, père sculpteur…), n’utilise pourtant aucun artifice et sait émouvoir avec trois fois rien : une voix tendre, des mélodies irrésistibles, une instrumentation subtile. I Am the Man fait penser à un Lambchop où Kurt Wagner serait une gentille fille (l’album a d’ailleurs été enregistré avec
le producteur du groupe), ou aux derniers albums de Cat Power, la lourde production en moins, la force tranquille en plus. Simone White vagabonde entre chansons romantiques (Roses Are Not Red), abstraites (Why Is Your Raincoat Always Crying), politiques (The American War) et folk anglophile à la Bridget Saint John (We Used to Stand So Tall). Un petit tube a déjà même contribué à la faire connaître à un public plus large que ses musiques intimistes pouvaient le laisser espérer : The Beep Beep Song, petite comptine entêtante, sert depuis des mois de BO à une pub pour auto allemande.
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