Top départ du Hellfest à Clisson ce vendredi et jusqu’au 24 juin. LE festival de métal en France s’installe pendant quatre jours dans le vignoble nantais et doit rassembler plus de 100 000 personnes jusqu’à dimanche. L’occasion de revoir un peu les préjugés sur le “festival de l’enfer”.
Tous les ans à la même période, des milliers de festivaliers plantent leurs tentes au Hellfest. A l’affiche cette année: Kiss, Def Leppard, Bullet for My Valentine, ou Korn. On les imagine déjà débarquer avec leurs grolles, cheveux longs, et tête sanguinolentes. A tort.
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Satan: le vrai faux prêche du diable
Si certains groupes ont effectivement des références “satanistes” comme le titan du deah metal Behemoth, rien ne dit que le public est converti. « Le satanisme fait partie du folkore, hérité du metal des années 70/80, mais tu ne trouveras pas de satanistes dans le public », explique Antoine (20 ans), guitariste longtemps adepte de métal. Pas de hordes de « christianophobes » donc a priori.
Or, c’est bien ce que leur ont reproché plusieurs associations chrétiennes, entre autre Civitas et le collectif Bien vivre à Clisson…sans Hellfest, lors des éditions précédentes. L’équation “métalleux = ennemis de la foi chrétienne” ne va pas de soi. Ils critiquent en général les religions dans leur ensemble. Et certains sont même carrément catholiques, comme le groupe de trash metal américain Slayer – dont le guitariste, Jeff Hanneman est décédé en mai dernier.
Dans son livre l’Age du Métal, Robert Culat – fan de métal et … prêtre – établit que seulement 5% des adeptes de ce genre de musique se déclarent “satanistes”. 15% se disent chrétiens. L’aumônier pousse sa logique plus loin : la violence, la mort et le « gore » – des thèmes classiques du genre – se retrouveraient dans certains passages de la Bible… Plus extrême, le groupe Anal Cunt, a finalement été interdit du Hellfest après son morceau “Hitler Was a Sensitive Man”.
La violence : un mythe ado du collier à piques et des pogos
Près de 2 000 bénévoles sont mobilisés pour assurer la sécurité du festival. Aucun incident n’est à déclarer depuis la première édition: « le Hellfest reste néanmoins le festival le plus tranquille que j’ai pu faire », assure Antoine. Côté ambiance, « il se rapproche plus d’une sorte de Woodstock, mais avec des metalleux », explique-t-il.
« Il y a vraiment le sentiment d’une communauté autour d’un mouvement musical. Tout le monde s’invite dans le camping, fait tourner sa bière devant le concert, etc. Sans pour autant se connaître. C’est beaucoup moins individualiste que les concerts électro », précise-t-il.
Le jeune homme avoue qu’il y a quelques « pogos », quand le public gesticule dans tous les sens en se bousculant.
» Vu de l’extérieur, cela peut paraître très violent ; en réalité c’est juste un très bon moyen de se défouler, où les spectateurs se poussent, slamment, font des « circle pits », « walls of death », devant le concert… Mais quelqu’un tombe, il est tout de suite relevé ».
Le look: tous des gothiques?
Certainement pas. Antoine parle en expert: « les « gothiques » ont un état d’esprit bien différent des métalleux« . Ne vous attendez donc pas à croiser des morts vivants à la buvette. Ana (23 ans) était présente à la première édition du Hellfest et n’a pas de souvenir de “gros goth” qui se déplacent en bande. “Plus des gens roots, la plupart des mecs sont en noir ou kaki avec des T-Shirt à l’éfigie d’un groupe ou torse nu simplement”. Ce qui l’a marqué, c’est un couple avec deux enfants: l’un entre 9 et 10 ans et l’autre 6 ou 5 ans. “Les deux gamins avaient des casques anti-bruits bien sûr”.
La musique : pas si inaudible
On a testé pour vous. Tendez l’oreille à votre tour à la playlist Spotify mise en ligne sur le site officiel du Hellfest.
On remarque que la plupart des morceaux se rapprochent du rock classique, sans sons de guitare stridents. Kryptonite de 3 Doors Down, un groupe peu connu du grand public, est une chanson plus « douce » qui contient pourtant des éléments classiques du metal. I Was Made For Lovin’ You de Kiss est un morceau que tout le monde a entendu une fois, sans forcément grincer des dents:
La bière: l’alcool ne fait pas (forcément) le Hellfest
Au Hellfest aussi on boit de la bière, et certainement un tout petit peu plus que dans les autres festivals. Mais au total, seuls 15% des recettes du festival sont engrangées au bar…d’après France3Pays de Loire. Une partie de la communauté Hellfest adhère aussi au « straight edge ». Cette mouvance issue du metal hardcore, interdit toute consommation d’alcool, tabac ou drogue à ses fidèles.
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