Sigur Rós revient en Islande pour des enregistrements qui disent en sons et en images la joie de redécouvrir son pays natal.
Les deux disques que sort Sigur Rós en disent beaucoup sur le rapport des Islandais à leur pays plutôt qu’à leur capitale : le double album intitulé Hvarf/Heim et le DVD Heima, plus que des nouveautés, s’apparentent davantage à des documents de transition réalisés au moment où le groupe entreprenait une tournée gratuite et sans publicité dans son propre pays, juste après une tournée mondiale. Aujourd’hui, Hvarf/Heim et Heima témoignent de cette tournée, mais aussi des décors naturels de l’île : le DVD Heima se présente ainsi comme un documentaire plus que pénétrant qui confronte la musique tout en épaisseurs successives, en murs du son stratifiés et délavés du groupe avec les paysages islandais lunaires, rocheux ou aquatiques.
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Le son de Sigur Rós illustre à merveille l’impression contradictoire d’intimité et de grands espaces qui frappe le visiteur dans le pays : on y trouve imbriqués cette même proximité et ce même lyrisme que dans la géographie islandaise. Peu de musiques semblent autant influencées par l’environnement qui les a vu naître. D’une certaine manière, sans en être la bande-son, le double album Hvarf/Heim, qui sort au même moment, complète bien le DVD. Evidemment, sur ces chansons acoustiques, Sigur Rós est nu, sans protection, sans son immense mur du son. Que l’on retrouve sur le premier disque, qui reprend de vieux morceaux, souvent inédits, remontant parfois à 1995, dans des versions nouvelles.
La conjonction de tous ces morceaux et images, de toutes ces époques et versions oscillant entre électricité et dénuement, forme une drôle de compilation qui ressemble moins à un best-of qu’à un bestiaire. Car même joués à la guitare sèche et au piano, les morceaux de Sigur Rós demeurent à l’image des roches de leur île : d’immenses monolithes volcaniques, irrémédiablement indomptés.
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