C’est l’histoire d’un groupe prometteur qui comptait à son bord deux aspirants auteurs-compositeurs, embarqués dans la galère des conflits d’ego. L’un (Andy Bell) poussa l’autre (Mark Gardner) à l’eau, mais au final, c’est Ride, frêle esquif à la dérive, qui sombra corps et biens. Rien que pour cette vilenie, on comptait un paquet de fans […]
C’est l’histoire d’un groupe prometteur qui comptait à son bord deux aspirants auteurs-compositeurs, embarqués dans la galère des conflits d’ego. L’un (Andy Bell) poussa l’autre (Mark Gardner) à l’eau, mais au final, c’est Ride, frêle esquif à la dérive, qui sombra corps et biens. Rien que pour cette vilenie, on comptait un paquet de fans désabusés qui cloueraient volontiers le supposé traître Andy Bell au mât de misaine, sans autre forme de procès. Indifférent, lui refait surface avec Hurricane #1, embarcation de fort tonnage, affrétée pour la course en haute mer des hit-parades. Désormais seul maître à bord, Andy Bell peut laisser libre cours à son penchant pour le psychédélisme lourd. Dans la cale d’Hurricane #1 : un embrouillamini de guitares vaseuses qui labourent trois accords bateaux, une pédale wah-wah, un orgue de cathédrale, une voix alanguie qui évoque parfois (Faces in a dream) le Julian Cope psychiatriquement correct de Saint Julian, une écriture au marteau-pilon, abusant des vieilles ficelles remises au goût du jour par Noel Gallagher. Comme Oasis, Hurricane #1 ne connaît que la ligne droite qui mène de la mélodie facile au sommet des charts. Reste à se munir du charisme qui fait les superstars, de cette arrogance clinique qui réduit la concurrence en miettes. Songwriter autrefois sensible, aujourd’hui simplement futé, sabordeur avéré, on attend maintenant de voir ce que vaut Andy Bell sur le terrain de la petite phrase assassine.
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