Les Australiens et leur dub de peu offrent une transe lente et hallucinée. Critique et écoute.
On n’est pas chez Jarmusch et, de ce côté-ci de la fiction, les individus sont irrémédiablement séparés à leur mort. Mais un fantôme plane sur cet album : celui de Sean Stewart, troisième membre d’HTRK, suicidé en 2010. Ce qui explique peut-être la puissance habitée de ce “club psychique” qui réunit le trio australien via les infrabasses de Nigel Yang et les chants ésotériques de Jonnine Standish. Depuis sa rencontre avec Mika Vainio (Pan Sonic), HTRK a opté pour la mise à poil totale qu’impose son dub implacablement lent, étique comme une BO de John Carpenter. Mais le charme revêche de ces huit titres- coups de trique, où l’on retrouve parfois le souffle du Massive Attack de Protection, est stupéfiant. Le détachement du chant de Jonnine ne limite pas la portée de ses mantras narcotiques, qui célèbrent le désir et la perte, le temps d’une hypnose électronique à laquelle on se soumet comme à un nécessaire exorcisme.
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