Les fascinants Texans de WINDSOR FOR THE DERBY inventent un hybride entre maths et poésie qui fait du bien à la vie.
C’est un des groupes les plus passionnants de l’underground américain, totalement à côté de la plaque. Un groupe à qui on aurait raconté la musique, avec plein de détails, de mensonges et d’exagérations, et qui aurait été tellement fasciné par la légende qu’il n’aurait jamais pris le temps de vraiment écouter les disques, préférant les fantasmer.
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Sur l’un de ses précédents albums (au nombre de huit aujourd’hui), We Fight til Death (2004), l’incroyable titre The Melody of a Fallen Tree inventait ainsi un truc impossible, la rencontre d’un space-folk et de rythmiques house implacables. Car les Texans font de la pop comme quelqu’un qui n’aurait jamais vu le soleil ni mangé de sucre, de la dance-music comme quelqu’un qui n’aurait jamais dansé, du rock glacial comme un extraterrestre qui ignorerait Joy Division.
Cette musique est prodigieusement inventive, toujours surprenante, mais on soupçonne le hasard d’être à la baguette. C’est son côté millimétré au service de mélodies tête en l’air, béates et illuminées, qui fait tout son charme : impression délicieuse d’entendre un groupe krautrock jouant un folk bucolique – et vice-versa.
How We Lost (“Comment nous avons perdu”) pourrait ainsi être sous-titré : “Le Mode d’emploi” ou “La Raison”, tant rien ici ne semble obéir aux règles et dogmes de l’electro, du postrock ou de la pop – que l’on reconnaît pourtant, mais sous un angle neuf, escarpé, mystérieux.
Poètes et mathématiciens, amis en ce sens de Brian Eno et New Order, ils ont depuis longtemps échappé à la pesanteur. Fallen off the Earth, confirme d’ailleurs une de leurs chansons.
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