Housse de Racket est à la Cigale le 31 mars. Dépêchez vous d’aller applaudir l’un des groupes français les plus étonnants de ces derniers mois, qui évoque ici en interview Christophe « le chanteur », le volley-ball féminin et le morceau Oh Yeah, choisi par Le Grand Journal pour sa météo.
Vous jouez le 31 mars à la Cigale à Paris, mais vous tournez depuis le mois d’octobre racontez-nous ?
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Pierre : On a fait une Boule Noire en octobre, et on a tourné un peu partout.
Victor : On a joué dans toutes les Fnac de France et de Navarre, de France surtout d’ailleurs. On a fait des premières parties de Jamie Lidell aussi.
Pierre : Les gens ont connu Housse de Racket via le single Oh Yeah, qui est un peu post-Strokes, chanté en français, dont a beaucoup de kids qui viennent et qui sont surpris par nos morceaux plus dancefloors, ou ceux qui durent plus de dix minutes. Notre culture est plus live que studio.
Qu’est ce que vous avez appris lors de cette tournée ?
Victor : On a vu qu’on était capable de mettre un pied dans un truc plus mainstream. Il y a peu on a fait un plateau avec M6 avec des groupes de « variété ».
Pierre : Pour nous un tube c’est un tube, et une bonne chansons c’est une bonne chanson. Après on n’a pas non plus envie de tourner avec Chimène Badi. On aime faire des morceaux de neuf minutes.
Comment avez-vous transposé le disque sur scène ?
Victor : Je suis à la batterie, Pierre à la guitare. On a un ordinateur, des synthés. Plutôt que de simplifier le disque, on l’a étendu.
Pierre : En réalité ça donne d’autres versions des chansons, et c’est plutôt intéressant.
Victor : Aussi il y a quelque chose d’assez moderne dans l’idée d’être sur scène à deux, entre Daft Punk et les White Stripes.
Pierre : Au départ on jouait à cinq, et Phoenix nous a invité en première partie en Suisse et en Belgique. Il y avait peu de budget, et dont on a créé cette formule à deux pour cette tournée, et on s’est senti bien, on a décidé de la garder. Les gens qui ne nous ont jamais vu sur scène sont souvent surpris. D’ailleurs certaines personnes nous préfèrent sur scène que sur disque.
Victor : Et puis on fait tout à deux, sauf en studio ou Gonzales nous a donné un coup de main. Mais en général, on est deux pour tout.
Il y a des invités, des surprises ?
Victor : Il y a Zombie Zombie en première partie.
Pierre : Christophe ça serait génial. Il nous a invité à manger chez lui l’autre jour. On lui a prêté un synthé. Il nous a prêté une boîte à rythmes et un synthé. Il nous a invité à l’Olympia mais on n’a pas pu, on jouait en Angleterre. Quand on était chez lui, il nous a dit qu’il écoutait tout le temps un de nos morceaux, Le Rendez-vous. On va voir ce qui est faisable, s’il est là.
C’est flatteur de recevoir ce genre de compliments de la part de Christophe ?
Pierre : On l’avait rencontré sur France 2. Une émission avec Cali, Souchon, Amadou et Mariam. On était perdus, on s’est consolé en backstage, et on a retrouvé Christophe qu’on avait croisé une ou deux fois. Et puis on a discuté trois heures, de matos, de choses et d’autres. Le lendemain on avait un texto de Christophe qui avait écouté l’album qu’on lui avait donné. Tiens je te le lis : « Je sais pourquoi j’aime votre CD. Car il donnera l’envie de créer à beaucoup, à moi en premier. Mais il faudra être à la hauteur. A vendredi. Christophe le chanteur ». C’est hyper flatteur.
Victor : Ce qui est drôle, c’est qu’on a commencé à mieux connaître sa musique juste avant de le rencontrer. On découvre encore certains de ses morceaux et il y a vraiment des trucs dingues. En plus c’est un passionné de synthés comme nous : il a acheté en direct à l’époque des synthés vintage que nous on cherche sur e-Bay, c’est ça qui est fascinant.
Pierre : Par exemple, il nous a prêté un synthé vintage ultra rare, et à l’époque il en avait acheté trois. Et en l’occurrence, son synthé, il ne marche pas.
Victor : Et par contre, celui qu’on lui a prêté nous il marche. Alors Christophe le chanteur, rends-le nous (rires).
Pierre : On a de la chance en général les gens nous aiment bien. Que ce soit Gonzales, Jamie Lidell, Teki Latex, Jean-Benoît Dunckel de Air qui nous avait pris pour son projet Darkel…
Michel Leeb aussi…
Victor : Oui Michel Leeb, bien sûr…
Pierre : Et Lady Di qui m’a envoyé un texto juste avant sa mort : « Je suis dans ma Benz, rejoins-moi ».
Vous tournez aussi en Angleterre, vous allez jouer avec Late of the Pier…
Pierre : Oui, et ce qui est très flatteur, c’est de voir des mecs qui ne comprennent rien à nos paroles venir nous féliciter. Là on se dit qu’on est dans la bonne direction.
Victor : Chanter en français en Angleterre, c’est ce qu’on fait de plus punk je crois. Et les connexions qu’on commence à avoir en Angleterre, et au Japon aussi, nous confirment que nous avons raison de faire ce choix.
Vous allez encore plus loin dans le côté décomplexé que des groupes comme Air ou Phoenix, qui eux chantent en anglais…
Victor : Quand on a commencé, les Daft Punk, les Phoenix, les Air, c’était des groupes qui allaient jouer en Angleterre sans raser les murs. On a grandi avec eux, ils nous ont beaucoup aidé. Ils ont tracé un chemin, et on espère continuer à le tracer à notre façon.
Pierre : Même si on sait que c’est dur d’être numéro 1 en Angleterre en chantant en français. Ce qui est sûr c’est qu’il est de plus en plus dur de nous ranger dans une case. On va tourner en Angleterre avec Late of the Pier, et on continuer certainement à faire des émissions de variété en France. Ce n’est pas une volonté de départ de se mettre en porte-à-faux, mais on trouve ça vraiment agréable.
Le fait qu’Oh Yeah ait été choisi pour le générique de la météo du Grand Journal, ça vous a aidé ?
Victor : Oui c’est sûr. Mais chaque jour on pensait que ça allait s’arrêter. Et puis c’est le générique de la météo depuis six mois.
Pierre : C’est rigolo la destinée de ce morceau. C’est un des derniers qu’on a écrit. C’est une rythmique un peu rock français, enregistrée un peu n’importe comment. La maquette est devenue le morceau final. On a rajouté des trucs par-dessus, et c’est devenu Oh Yeah. On a eu un peu de chance. On a aussi vu un de morceaux, Forty Love, servir de générique à une finale de volley-ball féminin. C’est pas mal, ça fonctionne (rires). Et le morceau ne t’appartient plus, c’est bien aussi.
La Cigale, 120 Boulevard Rochechouart, 75018 Paris, France
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