Avec ce quatorzième album, le duo se souvient de ses débuts avec un sens de l’ironie et un goût du doux-amer qui restent leur marque de fabrique.
On ne refera pas ici l’histoire des Pet Shop Boys émaillée de chefs-d’œuvre, flirtant parfois avec le remplissage, ni celle de l’apport de leur eurodance pompeuse à la pop contemporaine. Considéré à l’origine comme un duo destiné aux gays avec ses synthés en vadrouille sur le dance-floor, empruntant à la Hi-NRG pratiquée par le producteur new-yorkais Bobby Orlando, il aura fallu attendre leur quatrième disque, Behaviour (1990), le fameux album blanc, sa mélancolie intrinsèque sur fond d’épidémie du sida et le fameux chanté-parlé de Neil Tennant, pour que le grand public commence enfin à les appréhender d’une autre manière.
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Enregistré et produit par Stuart Price
En presque quarante ans de carrière (qu’ils fêteront en 2021), Neil Tennant et Chris Lowe n’ont jamais cessé de produire avec une régularité métronomique, tout en écrivant pour d’autres, en enchaînant des clips souvent parodiques et en donnant des shows extravagants.
Pourtant, depuis Elysium en 2012, c’est un peu comme si les Pet Shop Boys ne savaient plus trop où aller, tournant en rond et se complaisant dans une electro mélancolique et duveteuse inspirée par le label allemand Kompakt, qui revendique d’ailleurs ouvertement leur influence.
Avec Hotspot, quatorzième album studio d’une discographie qui a été exploitée jusqu’à la lie par des versions remasterisées, des live, des compilations de face B ou de remixes, sans compter les éditions limitées, c’est un peu comme si les deux Londoniens inséparables regardaient en arrière et se souvenaient de leurs débuts avec une certaine ironie.
Ecrit, enregistré et produit par Stuart Price (Les Rythmes Digitales, Zoot Woman), entre Los Angeles et Berlin, l’album alterne tubes potentiellement dansants comme Monkey Business (“Pour la première fois, on a réussi à écrire une chanson groovy”, plaisante Neil Tennant), où ils retrouvent leur goût prononcé pour l’italo-disco, et ballades sentimentales aux paroles douces-amères, dont eux seuls ont le secret (Hoping for a Miracle).
A la croisée de l’excité Actually (1987) et du magnifiquement déprimé Behaviour, Hotspot fait une double pirouette dans le passé, ce qui, vu l’engouement actuel pour les années 1980, est bien plus que malin.
Hotspot AWAL/PIAS
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