Il faudrait pouvoir faire preuve de mansuétude, invoquer en dernier recours le passé florissant des trois souillons de Dirty Three et singulièrement celui de leur leader, le très peu casanier Warren Ellis. Quand on a baladé son violon virtuose du côté de chez Nick Cave, Robert Forster ou David McComb, on mérite au moins l’attention […]
Il faudrait pouvoir faire preuve de mansuétude, invoquer en dernier recours le passé florissant des trois souillons de Dirty Three et singulièrement celui de leur leader, le très peu casanier Warren Ellis. Quand on a baladé son violon virtuose du côté de chez Nick Cave, Robert Forster ou David McComb, on mérite au moins l’attention bienveillante que certains maniaques des notes de pochette portent volontiers aux seconds couteaux de bon goût. Mais là, non, désolé, ça ne passe pas. Difficile d’évoquer la vacuité de cette bande-son lancinante d’un western imaginaire qui ne perdrait rien à le rester. Dirty Three : un crincrin incontinent, aussi accorte qu’une rage de dents, une guitare ensablée dans sa prétention, une batterie squelettique qui tente en vain de recoller neuf morceaux qui n’en sont pas. Et rien d’autre. Un désert mélodique, une Vallée de la Mort de toutes les bonnes intentions, écrasées sous un soleil de plomb, impitoyable. Pour avoir une idée de ce qu’aurait pu être Horse stories, on pourra se reporter à la période Sergio Leone d’Ennio Morricone, tout en relisant fiévreusement De si jolis chevaux de Cormac McCarthy. Mais surtout, laisser les gens de Dirty Three méchants fossoyeurs de mythes en dehors de toutes ces belles choses.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop","device":"desktop"}
{"type":"Banniere-Basse","device":"desktop"}