C’est donc par cet explosif Celebrate Your Mother, que l’on traduira par notre expéditif “Nique ta mère”, que les Eighties Matchbox B-Line Disaster auront entamé leur conquête du monde. CYM vs NTM : tout un programme. L’affaire remonte au jour de l’an 1999. Aucun des cinq protagonistes, condisciples d’un lycée de Brighton, n’a jamais effleuré […]
C’est donc par cet explosif Celebrate Your Mother, que l’on traduira par notre expéditif « Nique ta mère », que les Eighties Matchbox B-Line Disaster auront entamé leur conquête du monde. CYM vs NTM : tout un programme.
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L’affaire remonte au jour de l’an 1999. Aucun des cinq protagonistes, condisciples d’un lycée de Brighton, n’a jamais effleuré le moindre instrument de musique. Mais l’idée d’un groupe de rock a germé. Et c’est Guy McKnight, que les premiers témoins qualifieront bientôt de mésalliance entre Iggy Pop et Richard Ashcroft, qui dès lors monopolisera le micro et le devant de la scène.
Musicalement, on pourrait presque parler de psychobilly, si les « Brighton Five » ne détruisaient pas systématiquement le moindre début de piste. Chez eux, Elvis tutoie Minor Threat, les Prisoners de Graham Day s’évadent en compagnie du MC5 de Wayne Kramer, etc. Cet amoncellement d’incertitudes, trash glacial ou destroy au lance-flammes, débouchera dès leurs premiers concerts en 2001 sur l’inévitable rumeur de « next big thing ».
Puisque les options religieuses des marmots – leur attachement ferme aux préceptes bouddhistes – leur interdisent la violence envers autrui, il faut bien que quelque chose morfle. Alors ce sont les guitares qui trinquent. Dès leur premier single (Morning Has Broken/Alex) au printemps 2002, les cordes crient grâce. Ces premiers pas quasi hardcore et plus proches des Butthole Surfers que des Stray Cats, annoncent la tornade prochaine.
Dix titres en vingt-cinq minutes : Hörse of the Dög est un sprint halluciné sous les bombes. Ses Chicken ou Psychosis Safari traduisent instantanément le renouveau du rock en un renouveau du rock’n’roll, ce qui en réduit considérablement le registre, mais en accroît d’autant l’efficience.
Pour un peu, on déclamerait que l’Angleterre n’a pas autant donné en événements et réfection du monde depuis 1977. Ces gamins, effectivement, poussent à l’excès. Mais ils sont vrais et uniques. De l’hystérie (Fishfingers) aux coups de main sûrs et froids à l’arme blanche (Presidential Wave), ils savent tout faire, avec juste ce qu’il faut de détachement pour ne pas se crasher au prochain carrefour.
Et, heureusement, puisque l’on compte déjà sur eux pour éclairer le futur ou y mettre définitivement le feu, pour faire le ménage de toute façon. Déboucher les oreilles, comme « honorer ta mère », est un sale boulot, mais il faut bien que quelqu’un le fasse.
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