À l’occasion du décès de Mark Stewart, chanteur et fondateur de The Pop Group, Nick Cave revient sur les débuts de son propre groupe The Birthday Party, largement influencé par la formation de post-punk britannique, et rend hommage à son leader.
“Je pense que The Birthday Party est vraiment devenu The Birthday Party ce soir-là – plus aventureux musicalement, plus anarchique, plus subversif, plus dangereux.” “Ce soir-là”, c’est le soir du concert donné par The Pop Group auquel Nick Cave et ses comparses australiens de The Birthday Party assistent à leur arrivée à Londres, au début des années 1980.
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Le chanteur australien n’est pas avare de prises de parole, notamment par le biais de son blog Red Hand Files, mais il est plus rare que sa réponse soit dénuée de critique, de noirceur ou de gravité. Il avait déjà eu l’occasion de confier son admiration pour We Are All Prostitutes, et c’est en réponse à la question d’un fan concernant la disparition de Mark Stewart que Nick Cave a saisi l’occasion de rendre hommage à ce dernier.
Fascination pour le groupe de Mark Stewart
Revenant avec émotion et nostalgie sur la formation de The Birthday Party, l’Australien raconte sa déception “écrasante” de la scène musicale britannique qui “semblait morte, délavée, ennuyeuse”.
Il se rappelle le rôle primordial joué par la formation de Mark Stewart et sa fascination pour le groupe : “Je me souviens avoir attendu dans la salle obscure qu’ils entrent en scène, déprimé par l’Angleterre, écoutant la musique ambiante qui sortait des haut-parleurs, quand soudain et sans crier gare, The Pop Group est entré sur scène et a entamé la première chanson avec une force indomptable et une rage viscérale si soudaine que j’avais du mal à respirer.” Il poursuit : “Ce fut le concert le plus excitant et le plus féroce de ma jeune vie – tout a changé à ce moment-là et nous, en tant que groupe naissant, avons su à ce moment-là ce que nous devions faire.”
Nick Cave revient ensuite sur l’amitié qui est née à ce moment-là entre les deux musiciens, évoque leur usage – dévoyé – du Tipp-Ex, leurs disputes et leurs élans révolutionnaires avec le style et l’élégance qui le caractérisent (“dormir était un plaisir bourgeois”).
Il achève son récit par le plus bel hommage possible : “J’ai depuis révisé certaines de ces notions, mais pas mon amour et mon admiration pour ce grand homme, un chanteur redoutable et un leader incroyablement excitant à qui je suis profondément redevable. À l’annonce de la triste disparition de Mark, j’ai écouté We Are All Prostitutes qui, je pense, m’a influencé autant que tout ce que j’ai pu entendre et qui a, je dirais, les vingt premières secondes les plus extraordinaires de toutes les chansons jamais enregistrées.”
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