On aurait aimé d’emblée pouvoir se raccrocher aux branches en expliquant pourquoi la musique d’Experimental Pop Band était située, en cette bonne ville de Bristol, à mi-chemin entre celles de Monk et de Canatella, mais ce n’est pas possible. Il y a trop de facettes et de tranchants bizarres dans ce second album, suffisamment de […]
On aurait aimé d’emblée pouvoir se raccrocher aux branches en expliquant pourquoi la musique d’Experimental Pop Band était située, en cette bonne ville de Bristol, à mi-chemin entre celles de Monk et de Canatella, mais ce n’est pas possible. Il y a trop de facettes et de tranchants bizarres dans ce second album, suffisamment de matière pour satisfaire tous les goûts, combler toutes les heures du jour et de la nuit grâce à la présence d’un grand monsieur de la pop un Davy Woodward tête de gondole massive au rayon décalage, anciennement repéré chez les Brilliant Corners. Il débite ses mots sur un ton proche du rap mou, en laissant transpirer autant d’aigreur qu’un Mark E. Smith, et met aussi peu d’à-propos à suivre les mélodies que le Bernard Sumner de New Order. Il réveille souvent une musique de cocktail faite avec des alcools plus chers et plus lourds que ceux qu’aiment boire les Cardigans. C’est lui qui passe la couche de vernis sur ces hits jazzy (pour le cerveau) et funky (pour les pieds) tels que l’impeccable Give a little love le genre de tubes que Cake pourrait rêver d’écrire ou l’essai Kraftwerk écervelé de Punk rock classic. Comble de classe, il raconte une histoire de fesses en martelant des mots qui sortent n’importe comment sur un superbe sample de Jane Birkin dans Stop et signe là le meilleur moment de l’album. Outre ces petites notes de synthé grotesque qui font léviter les titres, ce qui surprend le plus dans Homesick, c’est la façon dont Experimental Pop Band occupe son temps entre les tubes. Il sort littéralement de son disque, fait de larges détours dans la pop-garage-psychédélique anglaise d’il y a trente ans et reprend à son compte la glauque-pop réinventée par Delicatessen. Davy Woodward a soudain de l’alcool plein la bouche, stoppe son arsenal de machines en faveur de quelques sons ectoplasmiques et laisse la place à une fille qui lui chuchote quelques avertissements. Encore un clin d’oeil au Sympathy for the devil des Stones (Little Russia), un véritable essai hip-hop (Frozen head), et Experimental Pop Band achève son petit tour à 360° de la musique qui compte.
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