Nos chers Français siphonnés, Sébastien Tellier et Rob, ont trouvé leur maître : Bobby Conn, un agitateur de Chicago qui canarde le monde d’albums extravagants depuis bientôt une décennie. Le monde s’en fout, mais Bobby Conn se fout du monde, car il a choisi de s’attaquer à son maître en personne, George W., cible de […]
Nos chers Français siphonnés, Sébastien Tellier et Rob, ont trouvé leur maître : Bobby Conn, un agitateur de Chicago qui canarde le monde d’albums extravagants depuis bientôt une décennie. Le monde s’en fout, mais Bobby Conn se fout du monde, car il a choisi de s’attaquer à son maître en personne, George W., cible de ce quatrième album. Avec ses Glass Gypsies, sorte de Spiders From Mars pareillement accoutrées (satin moulant et platform boots), le voilà parti en vrille dans une odyssée sonore où tous les débordements sont permis, toutes les outrances conseillées, du moment qu’elles se situent à l’intérieur du cadre serré de la pop. La musique de ces poseurs de moustaches dadaïstes sur tout ce qui ne bougeait plus beaucoup depuis des lustres évoque une collusion astrale entre futurisme prog et vieilles carrioles glitter façon Sweet, le funk dandinant du cul d’un Prince (Relax) et une drôle de décoction Ziggy/Beach Boys (Home Sweet Home).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
A la manière du récent Politics de Tellier, Homeland additionne les styles tout en multipliant les prouesses contorsionnistes, zappant les enchaînements pour donner la sensation d’une masse en roue libre, même si la valeur individuelle de chacun des morceaux exalte autant que leur conglomérat. C’est le cas du titre d’ouverture, We Come in Peace, pop-song portée en triomphe par des chœurs béats, tandis que les paroles moquent l’invasion de l’Irak d’un trait de plume acide et rigolard. Dans un registre voisin des Scissor Sisters, Conn et ses complices ? parmi lesquels John McEntire en vacances du sérieux de Tortoise ? donnent envie de vivre dans les seventies. C’est dire leur force de conviction.
{"type":"Banniere-Basse"}