Des Gallois partent dérider l’indie-rock au Canada : fun.
Après un gros buzz sur le net, on avait enfin aperçu Los Campesinos! l’automne dernier au festival des Inrocks lors d’une prestation bruyante mais franchement ludique. En forme, le groupe, à ne pas confondre avec son pendant landais (los campesinos), affichait ce soir-là toutes les couleurs caractéristiques de l’ère du temps : jeune (ils sortent à peine de la fac), pléthorique (sept membres), mixte (trois filles, quatre garçons) et résolu à transformer chaque concert en grosse fête, chaque petit showcase en cérémonie. Car impossible de parler de Los Campesinos sans penser aux tout aussi agités Architecture in Helsinki, aux déjantés Broken Social Scene : même façon de débaucher l’indie-rock classique, même tendance à fuir le premier degré comme la peste. C’est d’ailleurs le Canadien David Newfeld (Broken Social Scene) qui s’est chargé de produire le premier album des Gallois Hold On Now, Youngster…, après Sticking Fingers Into Sockets, un sympathique maxi paru il y a quelques mois. Résultat : douze chansons bariolées et désobéissantes aux titres cocasses comme This Is How You Spell : « HaHaHa, We Destroyed the Hopes and Dreams of a Generation of Faux-Romantics ». Manifestement plus influencés par l’Amérique déjantée de Pavement et Sonic Youth (Knee Deep at ATP, l’introduction de You! Me! Dancing!) que par le classique indie-rock anglais, les Gallois décomposent plus qu’ils ne composent des chansons : ils bricolent, trifouillent, jardinent (normal pour un groupe qui se nomme “les paysans”) tranquillou dans leur coin. Résultat : un gros disque joueur à l’arrivée, une vraie joie.
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