A force d’enfanter de drôles d’énergumènes, Dayton, Ohio, risque fort de s’attirer une fâcheuse réputation. Après l’extraterrestre de Roswell, voici Brainiac, hurluberlus de la planète Rock. Malgré une collaboration avec Kim Deal et des premières parties pour Jesus Lizard, ces gens se présentent, avec un sens de la métaphore éprouvé, comme de petits saints (per)sifflants […]
A force d’enfanter de drôles d’énergumènes, Dayton, Ohio, risque fort de s’attirer une fâcheuse réputation. Après l’extraterrestre de Roswell, voici Brainiac, hurluberlus de la planète Rock. Malgré une collaboration avec Kim Deal et des premières parties pour Jesus Lizard, ces gens se présentent, avec un sens de la métaphore éprouvé, comme de petits saints (per)sifflants parés d’une camisole de force. Tout un programme dont la traduction musicale, orchestrée par Eli Janney (Girls Against Boys) et Steve Albini, se révèle sans surprise : sonorités enragées, chants orgiaques, martèlements monomaniaques. Brainiac traque le doux ronron de la musique bien-comme-il-faut, l’attaque et le matraque. Une fuite en avant dans la négation de l’ordre établi, le grand refus comme pain quotidien. Manque de bol, si Brainiac dérange parfois, le groupe n’offre jamais la clef des champs, le chemin du songe et de l’évasion. Car Brainiac est lui-même prisonnier, piégé dans une cage dont les barreaux ont la forme d’une répétitivité sans charme, d’excroissances technologiques assassines, d’une hystérie vocale aiguë. Au final, la musique de ces Américains ne promet rien de plus que ce qu’elle voudrait dénoncer.
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