Passage en revue du meilleur du hip-hop à venir : des deux côtés de l’Atlantique, et de la Manche.
De Mark B & Blade enfin prophète en son pays au langoureux et soulissime Ty, le printemps sera l’occasion de vérifier la bonne santé et, enfin, l’affranchissement du hip-hop britannique, qui devrait pouvoir compter, du côté de Bristol, sur le brillant Numskullz ou, en efficace ambassadeur du Wu-Tang, sur le sombre Fredi Kruga. Dans la foulée du glorieux Stankonia d’Outkast, on est prêt ici à parier au destin en or du Journey to anywhere des Californiens d’Ugly Ducklings, à leur hip-hop facétieux et moelleusement mélodique. Lui aussi composé à même le caoutchouc (noir) et sérieusement instruit (pluies de cordes, brumes de soul), le rap ténébreux du fortiche Américain DJ D trouvera asile chez les Bordelais fureteurs de Platinium. En attendant avec fébrilité l’album de Mos Def cet été, on colmatera l’absence avec le hip-hop inquiet et voisin d’Hi-Tek. Lui aussi nettement plus porté sur la tête que sur la fête, le hip-hop de Bilal sidérera par sa maturité et sa gravité : à peine le temps de s’habituer à la richesse de Saul Williams que déjà, 1st born second nous terrasse de son élégance et de son âpreté, la voix spectaculaire du jeune Américain (Curtis Mayfield ou James Brown se taisent quand il parle) irradiant cette soul intense et polyforme. En France, on compte beaucoup sur les trafics soniques des balèzes TTC ou sur les rimes justes et sèches de La Rumeur pour remonter le niveau d’un rap local de plus en plus dévoyé, scolaire et vidangé.
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