Malgré des éclairs de génie avec Massive Attack, la légende soul déçoit.
Terry Callier a derrière lui une carrière de survivant, de “soul survivor” même, alternant éclairs et éclipses. Lui qui a connu le Chicago des années 60, celui de Curtis Mayfield et du label Chess, traverse désormais le présent comme une contrée hostile, guidé par ses souvenirs (The Hood I Left Behind) et quelques prophéties (Wings, Fool Me Fool You).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Il y croise des personnages sans importance, comme les victimes de l’ouragan Katrina (Rice & Beans) ou le couple formé par Jessie & Alice, qu’il s’attache à peindre avec humanité, avec un talent de storyteller resté intact et une voix toujours émouvante. Il y scelle aussi un pacte musical haut de gamme, avec le duo de producteurs K-Rad et, pour deux titres, avec Massive Attack. L’un, Wings, est une sorte de trip-hop grégorien ; l’autre, John Lee Hooker, est le plus convaincant et le plus édifiant de ce disque d’electro-soul au parfum de jugement dernier. La chanson semble en effet s’offrir comme métaphore à notre époque et au rôle qu’y joue la musique. Jadis, à l’âge d’or du blues et de la soul, celle-ci rêvait le monde. Aujourd’hui, elle nous retient seulement de sombrer dans le cauchemar.
{"type":"Banniere-Basse"}