S’étant familiarisés avec les appellations répétitives qui abondent dans la sphère musicale (Paris Paris, Poney Poney, !!!, Kiss Kiss Bang Bang), c’est sans surprise que l’on constate aujourd’hui la propagation de l’épidémie de bégaiement en Gironde, permettant aux Bordelais Julien Garnier et Julien Gaulier ? d’ailleurs ces noms, c’est à s’y perdre ? de rendre […]
S’étant familiarisés avec les appellations répétitives qui abondent dans la sphère musicale (Paris Paris, Poney Poney, !!!, Kiss Kiss Bang Bang), c’est sans surprise que l’on constate aujourd’hui la propagation de l’épidémie de bégaiement en Gironde, permettant aux Bordelais Julien Garnier et Julien Gaulier ? d’ailleurs ces noms, c’est à s’y perdre ? de rendre un hommage évident, à travers le patronyme de leur groupe, à la fameuse chanson de Neil Young, Hey Hey My My. Une déclaration d’amour qui chez d’autres aurait pu sembler prétentieuse, et qui ici ne fait qu’annoncer l’univers des Français, narrateurs, comme le Loner, de douces et toujours très contemplatives chroniques folk. L’une d’entre elles avait d’ailleurs valu à Hey Hey My My de se retrouver, en 2006, sur la compilation CQFD, un an avant que cette dernière ne se fasse le douillet trampoline des envolées d’un autre duo folk français, Cocoon.
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Les deux groupes ne se contentent pas aujourd’hui de partager le même toit, celui du label Sober & Gentle : c’est la même délicatesse qu’on retrouve dans ces compositions écrites du bout des doigts, la même minutie ? celle des orfèvres ? qui se dévoile dans ces mélodies. Un savoir-faire ordinairement américain qui pose Sufjan Stevens, Andrew Bird et surtout Grandaddy comme d’autres précepteurs possibles.
Et si Merryland, qui ouvre les réjouissances, dévoile des chœurs déjà entendus chez les skateurs barbus californiens, plus tard, c’est à l’acoustique douce et aux harmonies soignées de Crosby, Stills et Nash ? les vieux camarades de Young, justement ? que fait songer le cépage des Bordelais (Poison, Celia). Il y a quelques années, nos oreilles avaient mis du temps à se remettre des pourtant confidentielles comptines folk de Calc ? voici que la famille girondine s’agrandit, et avec elle notre toute sérieuse affection pour les grands crus de sa région.
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