1977. David Bowie claque la porte des Etats-Unis et retrouve Brian Eno en France (château d’Hérouville) et en Allemagne (studio Hansa By The Wall) pour le disque le plus atypique de sa carrière, Low - rêverie à visage double, sur le punk (face 1) et une certaine recherche instrumentale rassemblant Kraftwerk et Philip Glass (face […]
1977. David Bowie claque la porte des Etats-Unis et retrouve Brian Eno en France (château d’Hérouville) et en Allemagne (studio Hansa By The Wall) pour le disque le plus atypique de sa carrière, Low - rêverie à visage double, sur le punk (face 1) et une certaine recherche instrumentale rassemblant Kraftwerk et Philip Glass (face 2). Quelques mois plus tard, les mêmes musiciens se retrouvent en studio pour un nouvel album, Heroes, conçu à l’identique : une face « rock », une face « expérimentale ». Vingt ans plus tard, Philip Glass témoigne de son admiration pour ces musiques - en partie inspirées par ses propres principes minimalistes de l’époque… -, en arrangeant pour orchestre symphonique plusieurs thèmes de Low refondus en Low symphony (Point Music/Philips). Là encore, la suite logique de cette « réappropriation » glassienne se traduit par une version orchestrale de Heroes, la Heroes symphony. A l’orchestre, Glass ne se comporte pas autrement que dans sa musique pour orgue des années 60. Il force le trait, dynamise le matériau sonore et imprime une pulsation roborative et jubilatoire le premier mouvement reprend ainsi sur un rythme alerte la chanson Heroes. Plus étrange, le second mouvement renoue avec le charme ensorcelant de la Low symphony. Inspiré d’Abdulmajid, un inédit des sessions d’enregistrement de Bowie et Eno (un « bonus-track » de la réédition de Heroes de 91 chez Ryko), cette musique vaporeuse, soutenue par un rythme de palpitation dolente, est capiteuse à l’envi. De même, le 4e mouvement, d’après le thème de Sons of the silent age, retrouve les couleurs translucides des mélodies entêtantes des albums North star (Virgin) et Glassworks (Sony) du compositeur américain. Pour la musique du film de Christopher Hampton The Secret agent, Glass dispose sur l’écrin luxueux des cordes de l’English Chamber Orchestra une parure d’arabesques, confiée à la sonorité chaude et éthérée du cor anglais. Vraisemblablement écrit à la même époque que l’opéra La Belle et la bête (Nonesuch/Warner), The Secret agent en reprend quelques thèmes, ce qui ne gâte rien…
American Composers Orchestra, direction Dennis Russell Davies (Point Music/Philips) ; The Secret agent English Chamber Orchestra, direction Michael Riesman et Harry Rabinowitz (Nonesuch/Warner)
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}