Les revenants parisiens de Sister Iodine ne se sont pas contentés de faire un bon album de rock défragmenté et déstructuré, sauvage et brut mais aussi empli d’une vraie sensibilité à fleur de peau : ils ont également eu la bonne idée de faire appel à des dessinateurs qui figurent parmi les plus intéressants du […]
Les revenants parisiens de Sister Iodine ne se sont pas contentés de faire un bon album de rock défragmenté et déstructuré, sauvage et brut mais aussi empli d’une vraie sensibilité à fleur de peau : ils ont également eu la bonne idée de faire appel à des dessinateurs qui figurent parmi les plus intéressants du moment. Ainsi, la pochette est signée K.I.M, dont on peut voir parfois les illustrations dans les premières pages de ce magazine. Et surtout, pour orner l’intérieur de leur pochette, les musiciens ont requis les services de Jonas Delaborde et Hendrik Hegray, tous deux virulents artistes auteurs de fanzines de dessins punk géniaux comme le fabuleux (et violemment nommé) Nazi Knife. Et plutôt que de dessiner, ils ont orné la pochette de collages psychotropes. D’ailleurs, une première édition du disque a dû être retirée de la vente à cause d’un des deux collages, montrant des petites filles nues. Il est désormais remplacé par un autre, mettant en scène des ruines de temple.
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Les ruines conviennent d’ailleurs bien à la définition de ce disque : le groupe y crée une suite de morceaux qui ressemblent aux fondations décaties du rock et du post-rock. Leur son est abrasif, instantané, fabriqué à partir de strates de sons, de guitares enchevêtrées qui n’arrivent pas tout à fait à faire de la pop, ni à partir dans de longues dérives cosmiques, mais créent un entre-deux, une zone indéfine de turbulences élastiques. Un disque inédit dans le paysage sonore français actuel.
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