Deux ans après Discreet Desires, la DJ allemande poursuit sur un ep son exploration de la dark techno glaciale et addictive.
“Je suis une personne très, très en colère, et j’ai des pensées très sombres. Tu ne veux pas vraiment savoir. C’est très sale et sombre.” Voici ce que lâchait Helena Hauff peu avant son live au festival Nuits sonores en mai à Lyon. Le contraire aurait été surprenant tant Helena Hauff s’amuse à jouer du marteau-piqueur dans notre épine dorsale.
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« Désirs secrets »
La claque date de septembre 2015 et de la sortie de son premier album, Discreet Desires, une furie de dark techno urbano-industrielle dans laquelle jaillissaient références space disco et acid-house, gothiques et fantomatiques, sous un enrobage coldwave hyper-efficace. Nous avons écouté en boucle ce truc pas du tout terrestre et pourtant hyperhumain.
Le genre d’album capable d’évoquer explicitement mais sans un mot (mis à part quelques chuchotements bourrés de réverb) ces “désirs secrets” enfouis et inavouables qui lui donnèrent son titre. “Je n’aime pas quand les gens vous disent ce que vous n’avez pas le droit de faire. Il y a certaines choses qu’il est très bien de ne pas avoir le droit de faire, mais je n’aime pas cette espèce d’idée religieuse selon laquelle certaines choses seraient mauvaises pour vous sans raison”, disait-elle.
Techno brute, doubles clappements, et synthés italo-disco
Son ep est fait de pérégrinations nocturnes où se croisent la techno la plus brute, les doubles clappements, les percées futuristes héritées des synthés de l’italo-disco, et ses fameux murmures de fantômes. Mais jamais la bétonnière hirsute n’empêche une finesse dans l’empilement des couches, dans les digressions, dans l’exploration la plus radicale et paradoxalement la plus pop pour certains tracks. On ne s’ennuie pas avec Helena Hauff, dont les délires reposent sur une rythmique si entêtante que lui résister équivaut à peu de choses près au calvaire de la canicule avec un ventilo bloqué sur force 1. Et que dire de ses lives de trance qui finissent de mettre à mal tous les repères spatio-temporels, et dans lesquels on s’engouffre avec énergie et béatitude ? Une artiste allemande plus qu’incontournable
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