Psychédélique et savante, une collaboration entre un Ghost et une Espers.
A l’arrière de la pochette, là où l’on remercie généralement les influences et bienfaiteurs du disque, le duo affiche des champignons. Et on vous garantit que ce ne sont ni cèpes ni giroles. Il faut dire qu’en matière de musiques psychotropes, ces deux-là en connaissent un rayon sur la façon d’assaisonner les champignons et leur magie. Helena Espvall joue, à Philadelphie, avec les folkeux cosmiques d’Espers et Masaki Batoh est, à Tokyo, l’âme agitée de Ghost, qui depuis plus de vingt ans agite de spasmes le rock acoustique. Dans une luxuriance étourdissante de sons et d’ambiances, ils jouent aujourd’hui un folk apaisé mais possédé. Folk, car il s’agit ici de folklores, détournés de traditions et cultures aussi éloignées que les vikings, les samouraïs, le Tibet, le blues ou l’Angleterre médiévale. Mais ce qui sidère, plus que la savante musicalité de l’ensemble et la démonstration de force (les accordages insensés des instruments), c’est la fluidité et la liberté de ces chansons, qui convoquent aussi bien l’esprit solennel de folkeux comme Pentangle que la gaie excentricité de musiciens affranchis comme Moondog ou Penguin Café Orchestra. Espers, comme esperanto ; ghost comme fantômatique : les noms des deux maisons-mères ne trompent pas sur la marchandise.
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