Colder. Again. En deux mots inscrits sur la pochette irisée de son premier album (2003), Colder, alias Marc N’Guyen, jeune graphiste parisien, avait tout dit de son ambition musicale : faire une electro-pop minimaliste et glacée, en référence directe au début des années 80. De la décalco cold-wave ? Oui, mais pas seulement. Bâtie sur […]
Colder. Again. En deux mots inscrits sur la pochette irisée de son premier album (2003), Colder, alias Marc N’Guyen, jeune graphiste parisien, avait tout dit de son ambition musicale : faire une electro-pop minimaliste et glacée, en référence directe au début des années 80. De la décalco cold-wave ? Oui, mais pas seulement. Bâtie sur un canevas joydivisionesque (batterie martiale, basse répétitive, nappes de synthé à se flinguer), sa musique se nourrissait d’influences plus contemporaines (majoritairement dub et electro) et fascinait par son intensité sexuelle rentrée. Son deuxième album enfonce encore le clou (sur le cercueil ?).
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Tendus comme un arc, les introductifs Wrong Baby ou Downtown (très Alan Vega) attestent que, côté sexe, le doigté n’a pas faibli et s’est même fait plus précis. On se croit même un instant proche du nirvana, la cadence augmentant dangereusement sous la poussée de morceaux tels que Tonight (dub-funk blanc à la Talking Heads) ou To the Music, qui dessinent une convaincante orientation dance-floor. Et patatras, post coïtum animal triste. Colder ralentit le tempo, laisse libre cours aux ambiances dépressives jusque-là contenues par les rythmiques volontaires. On quitte l’album fiévreux, le cœur battant, consumé par les ambiances parano à la Cure (époque Pornography) et les déluges d’accords mineurs qui hantent Your Face, Fade Away et Burnt out, les trois vénéneux derniers titres.
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