Depuis The Great Eastern (2000), on a appris à reconsidérer The Delgados, groupe écossais dont les deux premiers albums avaient concentré tous les défauts imputables à l’indie-pop écossaise des années 90 : de l’ambition sans moyens, des chansons pas si mauvaises mais comme fanées dès l’éclosion. En confiant finalement la réalisation de leur troisième album […]
Depuis The Great Eastern (2000), on a appris à reconsidérer The Delgados, groupe écossais dont les deux premiers albums avaient concentré tous les défauts imputables à l’indie-pop écossaise des années 90 : de l’ambition sans moyens, des chansons pas si mauvaises mais comme fanées dès l’éclosion. En confiant finalement la réalisation de leur troisième album à Dave Fridmann, le grimpeur américain porté en triomphe pour ses grands travaux dans l’ombre de Mercury Rev et des Flaming Lips, les Delgados voyaient enfin leurs rêves pharaoniques prendre corps. Ces amateurs de vélo (ils doivent leur nom au coureur espagnol, et leur second album s’intitulait Peloton) semblaient alors passer directement d’un critérium régional à la Grande Boucle sans que l’on sache vraiment quels illicites produits Fridmann avait dû injecter dans leurs chansons pour les rendre subitement si compétitives. Chargées comme des mulets (orchestre à cordes en ébullition, grand tintamarre spectorien, surenchère psyché-sonique), elles parvenaient à conserver la grâce et la légèreté de papillons : un miracle.
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Malgré une pochette et un titre rebutants, ce quatrième album voit le groupe afficher les mêmes belles dispositions, sculptant dans cette masse sonore pas toujours maniable le profil avantageux de pop-songs à ressorts multiples et à forte charge émotionnelle. Rien pourtant, du mérite global de ce disque souvent éblouissant, ne saurait être retiré aux Delgados eux-mêmes, capables aujourd’hui d’écrire de vrais classiques d’île déserte comme ce All You Need Is Hate qui hante longtemps la mémoire après s’être évaporé, Coming in from the Cold et sa mélodie lunaire façon Mercury Rev, ou encore l’incroyable All Rise qu’élève vers le ciel une chorale aux émanations à la limite du fantastique.
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