Un joli premier album de folk à l’ancienne confirme qu’Harper Simon est bien le fils de Paul.
Soucieux de positionner les jeunes artistes sur les branches d’un arbre généalogique, on tisse régulièrement des liens de parenté fictifs entre les musiciens : celui-ci sera le frère caché de Bidule, quand celui-là sera le fils spirituel de Trucmuche.
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Harper Simon n’est pas le fils spirituel ou caché de Paul Simon : c’est son vrai fils, sa bataille. En ce sens, il faut suivre : il est aussi le frère spirituel de Vampire Weekend. D’ailleurs, il serait inutile d’essayer de le cacher : le jeune homme, qui l’a accompagné sur scène dès son plus jeune âge, chante avec la grâce et la clarté de son père dans la voix.
Une ressemblance et un bagage musical qui, longtemps, ont condamné Harper Simon à préférer l’ombre à la lumière, angoissé par les comparaisons qui pourraient découler de la sortie d’un album à son (pré)nom. “Je joue de la musique depuis des années. Mais longtemps, j’ai préféré rester anonyme, dans un groupe de rock à Londres. J’ai mis du temps avant de me sentir capable d’assumer mon nom. J’ai pris beaucoup de substances, beaucoup bu, je suis passé par toutes les phases possibles… Il m’a fallu un moment pour trouver mon équilibre.”
Réfugié en Angleterre pendant dix ans, il a finalement choisi l’Amérique pour enregistrer, entre Nashville et Los Angeles, les morceaux de son premier album solo. Un premier disque touchant, contenant une poignée de très beaux titres (Ha Ha, Wishes & Stars) et pour lequel Simon s’est entouré d’une brochette de prestigieux musiciens du Tennessee (Charles McCoy, Al Perkins), d’Adam Green ou d’un autre fils de (Sean Lennon).
“Je tenais à obtenir un son un peu rétro, chaleureux et naturel. Je peux écouter un tas de musiques, des choses beaucoup plus contemporaines, mais mon intention était ailleurs pour ce disque. C’était donc formidable de se retrouver avec ces authentiques musiciens de studio, qui avaient travaillé avec les plus grands : Elvis Presley, Dusty Springfield…” Pas étonnant donc, que lorsqu’il chante la bouleversante Berkeley Girl, on se retrouve projeté directement en 1967, en robe de mariée, à partager avec Dustin Hoffman la banquette arrière d’un bus jaune – ce Harper-là est déjà un lauréat de 2010.
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