Star en devenir du rap bruxellois, il impose une nouvelle fois son style avec une mixtape complètement addictive. Rencontre avec « le new Michael Jackson » et son partenaire de l’ombre, Nico Bellagio.Star en devenir du rap bruxellois, il impose une nouvelle fois son style avec une mixtape complètement addictive. Rencontre avec « le new Michael Jackson » et son partenaire de l’ombre, Nico Bellagio.
Il y a quelques jours, Hamza était à Paris pour le MaMA Festival. Mais devant la salle, à Pigalle, une queue badante se forme jusqu’au coin de l’immeuble et la rue adjacente. Beaucoup ne réussiront pas à entrer et rateront, du coup, le concert du nouveau chouchou du rap belge. “Mucho mucho love, mucho mucho love”, chante ce dernier sur la mixtape qu’il vient de sortir. De l’amour, beaucoup, voilà ce que Hamza reçoit depuis quelques mois de la part du public et de l’industrie musicale.
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Mélodies décomplexées, punchlines et second degré
Pour aller vite, tout le monde a essayé de signer Hamza. Mais c’est avec Warner que le jeune rappeur-producteur a décidé de tenter le passage en major, alors même qu’il continue, pour l’instant, de produire sa musique via son label à lui, Just Woke Up. Cette nouvelle mixtape, titrée 1994 (son année de naissance, oui), est le premier résultat de cette collab dans les hautes sphères du business musical. “C’est une façon de prendre la température et de voir comment ça se passe avec le label”, nous dit le Bruxellois pour justifier l’emploi du mot mixtape plutôt que celui d’album.
Mais peu importe la banderole : 1994 est une petite tuerie pleine de style et d’ambition, où l’on retrouve tout ce qu’on aime chez Hamza – les mélodies décomplexées, les punchlines de foncedé, le second degré – quoiqu’à un niveau de réalisation encore élevé d’un cran.
“Je me suis pris la tête sur l’écriture, raconte-t-il. C’est la première fois que je suis aussi introspectif. Je travaille toujours de la même façon, au feeling. La différence, c’est que je commence à avoir un peu de recul sur ce que je fais. J’étais déjà fort avant mais j’avais la tête dans le guidon… Maintenant, on a une grosse équipe et des gens motivés autour de nous.”
Nico Bellagio, l’homme de l’ombre et de confiance
En interview, Hamza parle posément, prudemment. Il ne laisse transparaître que très peu de choses derrière ses grosses lunettes de soleil. Si bien que Nico Bellagio, l’acolyte qui l’accompagne partout, prolonge parfois sa pensée. “On est en train d’établir des fondations, dit-il. On veut un bon background avant l’album. Avec une bonne palette de clips et une image plus contrôlée.”
Nico Bellagio est l’homme de l’ombre. De confiance, aussi. Il est à la fois le graphiste, le photographe, le clippeur et le DJ de Hamza. C’est à lui que l’on doit les clips des morceaux Destiny’s Child et Vibes, où l’on peut voir le rappeur camper les rôles, respectivement, d’une pop star des 90’s et d’un coach sportif personnel. Les clips sont aussi drôles que les morceaux sont cool. “Il suffit parfois d’un mot qui résonne dans un morceau, et c’est sur ça qu’on va mettre l’accent”, explique Nico Bellagio. Dans Vibes, Hamza chante en effet “Saucegod Caliente coach personnel”, et voilà.
“Mais il faut savoir être marrant sans faire le clown, modère Hamza. C’est une question de dosage. Quand la musique est bonne et qu’on te prend au sérieux, c’est là que tu peux te permettre d’ajouter une petite touche de second degré.” Ainsi parle “le new Michael Jackson”, comme il le chante lui‑même dans Destiny’s Child.
En direction de l’album
Hamza ne parle pas trop de l’avenir. Il ne sait pas ce qu’il y aura dans l’album. Il sait seulement qu’il n’exclut rien. On note par exemple qu’il n’y a aucun feat. sur 1994. Ça pourrait donc changer. Il sait aussi l’ampleur des possibilités face à la hype actuelle autour du rap belge. De Damso à Roméo Elvis en passant par JeanJass et Caballero, tous profitent du coup de projecteur.
Bosseur acharné depuis ses 15 ans, désormais auteur d’une jolie collection de mixtapes (H24, Zombie Life, Santa Sauce…), Hamza aime bien prendre son temps. Il vit d’ailleurs toujours chez sa mère, dans le quartier bruxellois de Bockstael. Il commence à se familiariser avec le succès qui vient, tout en ne cachant pas son envie de briller complètement. “Les gens ont parfois des rêves mais ne travaillent pas assez pour les réaliser, dit-il. Ils se trouvent des excuses et se relâchent vite.” Comme pour dire que ce n’est pas son cas, et qu’on n’a encore rien vu.
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