Oublions un peu les poncifs européens sur le cosmopolitisme et les fantasmes de paëlla culturelle sur fond de techno. Quand Natacha Atlas se détache du collectif Transglobal Underground, on troque la rigueur scientifique de l’échafaudage de sons et de rythmes contre le mysticisme passionné d’un chant. Prégnante et magnifique d’autorité, opulente et théâtrale, la voix […]
Oublions un peu les poncifs européens sur le cosmopolitisme et les fantasmes de paëlla culturelle sur fond de techno. Quand Natacha Atlas se détache du collectif Transglobal Underground, on troque la rigueur scientifique de l’échafaudage de sons et de rythmes contre le mysticisme passionné d’un chant. Prégnante et magnifique d’autorité, opulente et théâtrale, la voix de Natacha Atlas se fait tour à tour maternelle, maîtresse, suppliante, tourmentée ou incantatoire. Comme l’accordéon de Marinifaash ou cette clarinette en perdition qui s’enrhument d’un air des Balkans, chaque instrument relie des pans d’histoire, tisse des zones transfrontalières. Une paire de tablas discrètes, un violon mélancolique, l’oud, les guitares se détachent toujours sur des samples fantomatiques, des claviers en apesanteur, organisent un récit de voyage, celui de la lampe folklorique musulmane qui, lorsqu’elle croise le bon génie Gabriel, emporte par-delà les océans ses embruns d’Orient pour les mêler au tango (Ya weled). De quoi voir en Halim l’apologie d’une tradition nomade doublée d’une vision moderniste et progressiste d’une culture trop souvent prise dans les mailles serrées du cliché.
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