Venu de Cardiff via L. A., un réjouissant disque de pop barrée signé H. Hawkline, un garçon foufou qui veut qu’on l’appelle Hubert. Rencontre, critique et écoute.
Son nom d’artiste est H. Hawkline – il lui a été inspiré par Le Monstre des Hawkline d’un de ses héros, Richard Brautigan. Son vrai nom est Huw Gwynfryn Evans – le jeune homme vient du pays de Galles, connu pour ses soupes de poireau et son amour de la consonne. “Vous pouvez m’appeler Hubert”, sourit-il. Ça nous plaît bien, on l’appellera ainsi.
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Affaire de famille
Hubert, donc, pourtant inconnu en France, sort cet hiver un quatrième album, In the Pink of Condition. Avant cela, il y eut quelques disques très confidentiels, souvent instrumentaux, et une poignée de singles dont le recommandable Black Domino Box. Hubert a également accompagné Cate Le Bon sur scène. C’est sa petite amie dans la vie et c’est elle qui a produit son album.
“J’ai toujours joué et aimé la musique. Mon père écrivait des paroles pour la chanson galloise des années 70. Il a aussi présenté la première émission de radio en gallois sur la BBC.”
Comme papa, le rejeton est devenu présentateur : il a animé l’émission musicale Bandit sur la chaîne galloise S4C.
Y croire
Elevé à Prestatyn, une station balnéaire de la côte nord du pays de Galles devenue le repaire des vacanciers voisins de Liverpool, H. Hawkline a grandi en écoutant les Beatles et en se réjouissant du succès international des locaux Super Furry Animals et Gorky’s Zygotic Mynci. “J’étais adolescent quand ces groupes sont devenus à la mode. Pour moi, c’était le signe que tout était possible, que je devais y croire.”
Après quelques années à Cardiff, le musicien a décidé que la ville était trop pluvieuse et qu’il résiderait désormais de l’autre côté de l’Atlantique. Sous le soleil californien de Los Angeles, il a élu domicile dans le quartier d’Highland Park, avec Cate Le Bon.
“J’ai tellement souffert de la pluie… J’ai eu envie de me réveiller tous les matins dans un lieu où le ciel serait bleu toute l’année. Pourtant, je détestais Los Angeles au départ. Je trouvais la ville froide, déshumanisée et terriblement triste sur le plan architectural. J’ai appris à la connaître et j’y vis heureux désormais.”
Californie
C’est à L. A. que le musicien a enregistré In the Pink of Condition, un disque qu’il a voulu immédiat à la première écoute et tarabiscoté derrière.
“J’ai réalisé que j’avais 29 ans cette année, c’est-à-dire l’âge qu’avait McCartney quand il a enregistré son album Ram. Ça m’a mis un coup de pression pas possible. Alors je me suis inspiré de son disque. Ram est un album dont les chansons paraissent faciles. Pourtant, elles sont très complexes, très riches si on y fait attention.”
Ronde et zinzin, la pop de H. Hawkline rappelle celle de son ami Gruff Rhys (Everybody’s on the Line), emprunte à la classe tordue de Baxter Dury (Isobelle). Elle s’amuse, elle fait le poirier (Concrete Coloured Clothes), elle danse le swing (Ringfinger).
“J’aime bidouiller. Je suis un piètre peintre mais quand je ne joue pas de la musique je réalise des pochettes de disques en faisant des drôles de collages.”
Un drôle de collage, foufou et attachant, que ce disque également.
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