Seize ans après ses débuts en solo, Renaud Brustlein témoigne toujours de ses qualités d’auteur-compositeur-interprète en conjurant la cruelle absence de l’être aimé sur “Sunset Park”.
Lap steel, pulsations de cœur brisé et paysage à la beauté sidérante… Quelle séduisante ouverture que celle du morceau-titre de Sunset Park, le (déjà) neuvième album de Renaud Brustlein, alias H-Burns. S’il l’a produit aux côtés de son complice californien Rob Schnapf, le musicien français a d’abord enregistré dans une ferme basque aux côtés de David Chalmin et Benjamin Lanz, proches de The National – dont on sent très fort l’influence ici, parfaitement assumée.
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Entre métallique et organique, les arrangements sont nerveux, le propos est plus resserré sans être minimal : des envolées electro-lyriques se font entendre sur un Morning Flight ou Sidelines. De quoi prendre un peu de distance avec son projet de reprises de Leonard Cohen, Burns on the Wire, porté pendant plusieurs saisons. Parcourant autant la côte Ouest américaine que ses états d’âme, de Los Angeles à Vancouver, ce road trip tant géographique qu’intérieur est destiné à panser les blessures d’une rupture douloureuse.
Amours crépusculaires
Et témoigne, une fois encore, de l’aisance avec laquelle H-Burns compose d’élégantes chansons folk-rock, enlevées (Blue Lights, Late Bloomers, Different Times) ou contemplatives (la ritournelle L.A., Familiar, Movies). Au cœur de ce bel écrin, un formidable duo avec Dominique A, Dark Eyes. Les amours crépusculaires ont rarement été aussi belles.
Sunset Park (Yotanka Records/PIAS). Sortie le 3 février.
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