Le duo de l’Ouest revient avec un second extrait de son nouvel album, “C’est à moi ça”, à sortir le 1er mars – jour de leur concert aux Inrocks Festival.
Énième pierre à l’édifice de la shlagwave. Un mois après Conspire, Gwendoline poursuit sa traversée nihiliste et désabusée avec Rock 2000, single extrait de C’est à moi ça, un second disque très attendu. Et qui poindra dans les bacs le 1er mars prochain, date à laquelle le duo nanto-brestois se produira justement sur la scène des Inrocks Festival. Timing impeccable.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Sur un instrumental cold wave où basses synthétiques, mélodies liquides et discrètes nappes s’entremêlent, Pierre Barrett et Mickaël Olivette chantent les affres d’une génération désenchantée, lucide sur l’avenir (lugubre) qui s’annonce – politiques néo-libérales et idées rances en ligne de mire. “C’est plus la peine d’être derrière à courir/De toute façon on va bientôt tous crever”, scandent-ils froidement, d’une voix grave étonnamment paisible.
Quête de sens perdue d’avance
De sa plume cynique – celle-là même qui a fait la pertinence de son premier album, Après c’est gobelet ! –, Gwendoline s’épanche une nouvelle fois sur sa quête de sens perdue d’avance, vision obstruée par les vapeurs éthyliques : “J’ai plus la foi de faire des efforts/Sauf quand je me goure de boisson pour m’hydrater/Je sens la mort à dix kilomètres à la ronde.” Et racontent un quotidien morne (et super sain) fait de frites, de “croquettes au poulet nutri score zéro” et de journées vautrés sur le canapé.
Ceux qui disaient, dans nos colonnes, “passer du temps à se marrer et à trouver des phrases de merde” sur leur “petit malheur de merde”, pointent aussi du doigt l’arrivisme hypocrite et ridicule de l’époque, s’interrogeant avec ironie sur “ces gens trop stylés qui se prennent en photo partout” et “qui veulent devenir pote avec [eux] depuis [qu’ils font] des concerts”.
Karaoké devant chez Didier
Le clip qui accompagne Rock 2000, une réalisation du duo et de leur acolyte graphiste et vidéaste Aloïs Lecerf, nous dépeint la vie à Brest – du moins celle des bars et PMU de la ville, où les deux Bretons nous donnaient rendez-vous dès huit heures du matin, dans Audi RTT.
Par une succession de plans les montrant, mains sur le visage et capuches sur la tête le jour, exultant au karaoké du coin le soir, on comprend que la fête offre un salut temporaire – “Tous les soirs, c’est la soirée de l’année. […] Sur le trottoir, devant chez Didier.” Avant que le soleil ne se lève de nouveau, avec ou sans gueule de bois, une canette de bière tiède à la main. Prêts à recommencer.
{"type":"Banniere-Basse"}