Gonzales a la frite. Il passera 27 heures sur scène pour assurer le plus long concert solo de l’Histoire, et ainsi battre le précédent record de 26h12 minutes détenu par Prasanna Gudi depuis décembre 2008.
Le pianiste canadien mégalo le plus en vue de Montmartre se prépare à battre un record du monde ce dimanche 17 mai. Gonzales expliquait déjà en 1999 : « La musique est en train de mourir, elle ne fait plus vraiment partie de ma vie. J’ai passé le cap, maintenant ce sont les idées qui m’importent vraiment. De toute façon, depuis que je vis à Berlin, j’ai acquis le rang de maître, je n’ai plus rien à prouver dans le domaine musical. » C’est donc un challenge peu étonnant de sa part, et qui s’inscrit parfaitement dans la carrière de ce chanteur excentrique. Un concert plus long, mais qui reste dans la lignée de ses concerts intimistes au Ciné 13 à Paris, où il fait habituellement intervenir des collaborateurs comme Peaches, Tekilatex ou encore Katerine.
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Concernant sa préparation pour dimanche, celui-ci a confié au journal anglais The Guardian avoir consulté un spécialiste du sommeil (pour ne pas s’endormir sur scène) et contacté un « acupuncteur des doigts » (il est pianiste), un nutritionniste, et engagé 6 infirmiers pour veiller à toute anomalie de santé durant le concert. Sportif dans l’âme, il précise : « Pour moi la musique est moitié art, moitié athlétisme ». 5 minutes de pause par heure lui seront d’ailleurs accordées afin de subvenir à ses besoins vitaux. Dans cette perspective, on pourrait croire à un défi physique plus qu’à une performance artistique. Ce serait sans compter sur l’oreille aguerrie du membre du Guinness Book, ainsi que sur les 10 témoins minimum présents pour surveiller la virtuosité du bonhomme, censée rester constante jusqu’à la fin et éviter le tapotage binaire de touches ou tout autre comble artificiel de silence. Gonzales doit jouer du piano jusqu’au bout, un point c’est tout.
Dans une logique participative, le public choisira une sélection de titres parmi une liste de 300 morceaux, qui sera distribuée et mise à jour à différents moments du concert. Un assistant rayera les chansons au fur et à mesure qu’elles seront jouées. L’intéressé parle déjà au Guardian de « reprises ironiques de tubes eighties », et de solos miniatures dont on s’imagine déjà, connaissant le gonze, qu’elles seront teintées de hip-hop et de digressions en tous genres. L’intégralité de sa prestation/record sera filmée pour donner vie à un documentaire qui pourra en outre être suivi en direct via internet, sur un site dont l’adresse sera communiquée ultérieurement. A dimanche, donc.
Julien Coquet
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