A mi-chemin entre ambient et techno minimale, ce jeune expatrié s’apprête à sortir son premier album sur le label de Nicolas Jaar. En attendant, l’heure est aux présentations.
Ne surtout pas se fier à ses photos de presse : chez Valentin Stip, les guitares, perfectos et autres tignasses emmêlées relèvent davantage de la sémiologie que de l’appartenance à un genre musical. On n’entendra ni arpèges, ni riffs rageurs, ni voix rocailleuses dans ces morceaux d’outre-monde. Ici dominent l’épuration des sons, l’écho de quelque chose dans le grand rien du vide, l’expérimentation electro comme façon d’interroger : qu’est-ce que la musique ?
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Bien sûr, rien de complètement neuf dans tout ça. Brian Eno a exploré l’espace pendant des décennies à la recherche de cette réponse, et certains actuellement, armés de grammaires musicales nouvelles, savent reformuler la question : des groupes comme Young Magic, Solar Year ou Bear In Heaven sont d’ores et déjà dans le futur.
Mais à la différence du premier, Valentin Stip est parfaitement contemporain, et son ambient ne s’éloigne jamais trop de ce qui se fait de mieux dans la techno aujourd’hui : un certain retour des 90’s. Et à la différence des seconds, il n’apparait pas dans le grand spectre de la pop. Ni voix, ni refrains, ni rien de trop construit ne vient en effet entraver les échappées bruitistes de ces compos évanescentes.
Mais le mieux est encore de se faire une idée avec le lecteur ci-dessous.
Si vous n’avez pas sombré dans un trou noir, ce qui résonne encore est titré Angst. C’est le deuxième ep de ce Parisien d’origine, paru l’année dernière et faisant suite à Anytime Will Do, première sortie datant de 2011 (et en écoute ci-dessous). Tous deux ont été composés entre Montreal et New York, où Valentin fit un jour la rencontre de Nicolas Jaar. Vous avez deviné : celui-ci le signera rapidement sur son premier label, Clown & Sunset, puis sur le second, Other People.
Formé classiquement (il a commencé le piano à 7 ans), Valentin Stip est passé par la case guitare pendant l’adolescence, puis s’est donné corps et âme aux machines. Aujourd’hui, à 21 ans, il s’apprête à sortir un premier album robotique et fascinant, dont les visions post-humanistes s’étendent dans un soupir infini. Il s’appelle Sigh et sera disponible en février.
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