Thylacine c’est l’electronica douce et entraînante de William Rezé. Si ce n’est déjà fait, on vous conseille vivement de (re)découvrir ce jeune et talentueux beatmaker qui nous vient du pays angevin. Parce qu’on entendra bientôt beaucoup parler du loup.
Thylacine, un nom de loup marsupial de la famille du diable de Tasmanie, une espèce éteinte depuis plus de soixante-dix ans. Mais notre Thylacine à nous n’est pas bestial et encore moins éteint, il vient à peine de naître sur la scène electro française, et distille une electronica édulcorée, douce mais percutante, jamais tapageuse, faite de ritournelles accrocheuses, lâchées sans arme, ni haine, ni violence. Thylacine, c’est le projet de William Rezé, jeune angevin – tout juste vingt ans – étudiant aux Beaux-Arts d’Angers, beatmaker ingénieux et multi-instrumentiste surdoué.
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Tout juste repéré par le label Alter-K, son No Mic Stand – hymne electro pop imparable – a vite fait de se retrouver sur la très bonne compilation Seriously, Eric ?. A l’instar d’une bonne partie de son premier ep, c’est Camille Desprès qui prête sa voix à cette pop song parfaitement entêtante, et que l’on se retrouve à siffler six ou sept fois dans la journée. Camille c’est sa pote des Beaux-Arts, ils se sont rencontrés au cours d’une soirée musicale, et le contact est immédiatement passé. Le lendemain, William composait No Mic Stand pour sa voix. Elle sera également présente sur un titre de son prochain ep.
A ses débuts, William a joué dans plusieurs groupes en tant que saxophoniste – saxo qu’il utilise sur scène – et puis comme beaucoup d’artistes de son âge, il a eu envie de faire ses propres morceaux. Mais loin d’être une tête brûlée fonçant dans le mur du déjà vu, il a au contraire su conjuguer ses influences, de Paul kalkbrenner à Four Tet, en passant par Modeselektor, Nicolas Jaar ou Apparat. Ce qu’on ressent à l’écoute d’Intuitive, premier ep aux charmes multiples et qui ne saurait s’égarer vers des contrées mal maîtrisées. Au contraire, on a le sentiment d’un maniaque de la tablette, d’un jusqu’au boutiste averti et surtout, très malin (Trois, Belleville).
Et il faut aller voir Thylacine sur scène. Non seulement parce qu’il joue très souvent, mais aussi parce qu’on vous garantit que vous y passerez un instant subtilement suspendu entre dancefloor et nostalgie, entraînés par un flot de sonorités suintantes et d’arrangements soniques parfaitement apprivoisés par ce loup sauvage du synthé. Les animations et effets visuels y jouent aussi, ils créent le décor de cette electronica méticuleuse et de haute voltige. Normal, c’est encore une copine des Beaux-Arts qui s’en occupe. Un jusqu’au boutiste on vous dit.
Concert : à Paris, ce soir en première partie de VV Brown (Flèche d’or), demain au Batofar et le 28 décembre à la Bellevilloise, le 20 décembre en première partie de Vitalic à Grenoble, le 16 janvier à Nantes, le 17 à Poitiers et le 7 février à Angers.
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