Une pop cascadeuse, des mélodies en arabesques féériques, des arrangements au souffle impressionnant : Groenland, nouveaux chouchous du Québec, sont aussi les nôtres.
Vendredi 30 août, Agora des Arts, jolie petite église reconvertie en salle de concerts, à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Temiscamingue, lors du Festival de Musique Emergente. A l’est, très à l’est de Montréal, donc. Mais aussi un peu à l’ouest, à côté de nos baskets, un peu partis un peu nazes, on assiste au concert de Groenland. On trouve ça plutôt chouette, plutôt bien, on sens un souffle, une fantaisie, on subodore une belle folie maîtrisée dans les mélodies pétillantes, on la vision lointaine d’une précision diamantaire dans les arrangements plantureux. Malgré un concert impeccable de la large troupe, et la large taille des sourires de ceux ont su se laisser aller, on détecte vaguement de grandes promesses. Mais -la fatigue, les 65°C qui étouffent la salle, le décalage horaire, un excuse quelconque qu’il nous reste à trouver pour un mea culpa valable- trop vaguement encore pour que l’esprit, ce traître, se mette à clignoter comme il l’aurait du, sans délai, sans doute, sans à peu près, pleinement.
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Quelques heures plus tard, on écoute The Chase, premier album des Montréalais, chouchous montants du Québec menés par Sabrina Halde et Jean-Vivier Lévesque. Et, avec un peu de retard, l’esprit ne se met pas à clignoter mais à s’illuminer de mille couleurs, chaque neurone comme la loupiote aveuglante d’une féérique guirlande de Noël. Non, la promesse n’est pas vague : pour les amateurs de pop en montagnes russes, les amoureux de chansons aux arrangements plantureux, pour ceux qui préfèrent les rêves les plus tordus au rectiligne gris du quotidien moyen, pour ceux qui aiment, par exemple, l’amplitude des arabesques de Fiona Apple, la promesse est même un petit raz-de-marée pour les sens. On écoute The Chase, épaté par ces chansons qui ne choisissent pour chemins que ceux qui mènent vers les paysages les plus féériques, conquis par le romantisme de cette chasse permanente aux arcs-en-cieux, et on n’espère plus qu’une chose : revoir le groupe sur scène. Promis, cette fois, leur album écouté 100 fois, on sera prêt à tous les voyages.
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(crédit photo : Cindy Boyce)
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