Chaque jeudi, “Les Inrocks” vous proposent de découvrir un groupe ou un artiste que vous ne connaissez pas (encore). Cette semaine, on vous parle de The Chats. Adoubé par Josh Homme, Dave Grohl et Iggy Pop, le groupe remet le punk à sa place : au fond d’un bar australien un peu crade.
Pond, Tame Impala, U-Bahn, King Gizzard and the Lizard Wizard… Tous les six mois, Internet semble se souvenir tout d’un coup de l’existence de l’Australie et de sa capacité à faire naître des groupes géniaux. Si vous avez déjà entendu parler de The Chats, vous avez sûrement en tête une image très précise de ce garçon à la coupe de cheveux improbable, portant fièrement un t-shirt de sauveteur en mer jaune fluo et beuglant dans un superbe accent australien qu’on lui foute la paix pendant sa pause clope.
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En tout cas, c’est ainsi que, en octobre 2017, Eamon Sandwith se présentait au monde entier en compagnie de ses deux copains de lycée Josh Price et Matt Boggis. Les trois garçons, purs produits de la région de Queensland en Australie, publiaient alors le clip très low-budget et génialissime de Smoko. Vu plus de 8 millions de fois sur YouTube, le morceau a rapidement été érigé au rang de nouvel hymne de la jeunesse australienne. Repérée par Josh Homme, la bande a même eu la chance d’assurer les premières parties des Queens Of The Stone Age en 2018, ainsi que celles d’Iggy Pop. La presse anglo-saxonne avait continué à s’exciter lorsque celui-ci avait invité à un concert de The Chats trois de ses meilleurs potes : Dave Grohl, Alex Turner et Matt Helders des Arctic Monkeys. Pas étonnant que l’excitation autour des trois garçons ne cesse de s’intensifier.
“Do What I Want”
Mais The Chats est loin d’être un one hit wonder. Le groupe, dont les membres sont à peine âgés de 20 ans, compte déjà deux EPs géniaux à son actif, soit une flopée de titres tous plus efficaces les uns que les autres. Il faut dire que la bande maîtrise à merveille la recette : des riffs tapageurs, une basse sale et percutante sur des mots lâchés de façon terriblement désinvolte par Eamon Sandwith. Le résultat ? Des morceaux spontanés, sous forme de pamphlets contre leurs mamans qui confisquent leurs cigarettes (My Mom Stole My Darts), ou de guide qui vous apprendront pourquoi acheter de l’ecstasy sur Internet est une (très) mauvaise idée (Identity Theft). Ne cherchez pas de message politique complexe dans la musique de The Chats. Loin de jouer un rôle, les trois garçons documentent l’ennui de leur quotidien australien tout en déclarant leur amour pour la bière, leurs copains et la junk food. Plus qu’une célébration d’un style de vie discutable, The Chats remet le punk à sa place : au fond d’un bar miteux, entre une pinte et une bonne assiette de frites.
Signé récemment sur Universal, le groupe a lancé son propre label, Bargain Bin Records, il y a peu et a annoncé avoir terminé d’enregistrer son premier album, sans donner plus de précision. La bande semble bien partie pour devenir l’un des plus grands groupes de la prochaine décennie. « Don’t fuck it up« , les a mis en garde Dave Grohl.
En attendant, The Chats est lancé à la conquête de la France avec une série de dates à Nancy, Besançon, Lyon, Rennes et Orléans qui se clôtureront par un concert immanquable à la Maroquinerie de Paris le 28 novembre. Les places sont à retrouver sur le site de l’événement.
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