Echappé de Concrete Knives, ce jeune Français joue avec les ombres et le vent. Comme chez Bon Iver, ce folk à fleur de peau a de beaux printemps devant lui.
On commence à bien connaître les Concrete Knives et leurs pop-songs tantôt épiques, tantôt burlesques, tantôt gentiment sucrées. Au milieu de cette petite bande de Normands, on connaît moins Adrien, clavier du groupe, et son projet perso au drôle de nom : Samba de la Muerte. Dans le premier album des Concrete Knives – le riche Be Your Own King -, on retrouvait ce titre attrape-coeur, Happy Mondays. Musique du lundi, du renouveau, du départ fougueux, les Concrete Knives ont ainsi enfanté leur exact opposé : sur le premier ep de Samba de la Muerte, on découvrait, il y a quelques mois, une musique faite pour le dimanche.
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Le dimanche, oui, avec son lot de doutes, ses petits instants de grande déprime, de gueules de bois fatiguées, de bruit de pluie sur les tuiles. Samba de la Muerte commence donc par une trahison : ce nom a beau promettre la sueur, la fièvre et la joie explosive de danses colorées, la réalité, elle, est bien plus suave. Comme chez Bon Iver, on ne sait pas vraiment si ce qu’on entend est une voix ou des samples de vent. Et comme chez Tuung, tout est dans l’effilement des sons, dans les couleurs pastelles, dans l’entrelacement harmonieux des sensations.
On peut dire sans risque que Samba de la Muerte œuvre pour la paix. Dans son nouvel ep, le pas si petit Secrets (qu’il ne faudra pas garder pour soi), on explore encore un peu ce folk volant au dessus des passions humaines, et on se perd à de solitaires et vagabondes pensées. Envie de mettre les voiles, sans prévenir le chef de bord ? Ecoutez donc ci-dessous ces quelques morceaux, parmi lesquels des remixes de Gablé et Le Vasco, et une reprise de Mac DeMarco. On le sait, ce dernier a les dents du bonheur ; Samba de la Muerte en signe la BO feutrée.
Concert le 20/6 à Paris (Église Saint Eustache) et en tournée à l’automne
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