Madchester + Beach Boys+ Tame Impala + Beatles + Matthew Dear + le futur ? C’est Jagwar Ma, duo australien promis à l’immensité.
On a vu des yeux briller d’envie, des sourires irradier le plaisir. On a entendu, 50 fois, le nom de Jagwar Ma, prononcé par des amis aux goûts sûrs les ayant vus sur scène, soufflé par une rumeur plus solide que la brise passagère de la hype ou, moins rassurant, par Noel Gallagher. On a fini par découvrir les deux de Sydney. Un peu sur le tard, certes. Ou plutôt sur le tôt : en fin de nuit blanche, le corps mourant et l’âme lasse, on s’est penché sur la brûlante question, en ultime effort, par curiosité, parce que bon, au casque, pas trop fort. Puis un peu plus fort. Puis encore plus fort. Puis très très très fort, ahuri, épaté, ébaudi. Et l’âme de s’illuminer soudainement, la fatigue valdinguant dans un accès tout à fait imprévu d’hédonisme solitaire, et le corps de se réveiller en hula-hoops cinoques (mais imaginaires) dès les premières gigantesques mesures d’Howlin, premier album des deux austraux : on n’avait rien entendu d’aussi sexy, malin, efficace, moite, direct, indirect, excitant, cool, pop, contrasté, faussement putassier mais furieusement intelligent depuis des lustres.
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L’équation Jagwar Ma est à la fois très simple et diablement compliqué : il y a tout, absolument tout, sur Howlin. Tout Manchester, des bouts de Stone Roses, des morceaux de Primal Scream, de l’acid, de la house, les Happy Mondays, Madchester mais pourquoi pas Liverpool, quelques mesures des Beatles qui venaient, fait peu connu, de Californie, la Californie des Beach Boys qui traînent aussi parfois dans le coin, les Beach Boys, souvenez-vous, ce vieux groupe des années 2030 (ou étaient-ce les 80’s ?) mené par Matthew Dear, l’électronicien sorcier qui, parfois, fait gouzi-gouzi sur une plage de Perth avec le psychédélisme magmatique (jagmatique ?) de Tame Impala, l’impala qui se colle parfois les drones de Panda Bear sur le visage en guise de déguisement mais n’oublie jamais les tubes de monoï synthétiques d’Empire of the Sun, pour cramer tranquillement sur le dancefloor.
Etc. etc. etc. : c’est à peu près l’effet, délire massif et bonheur total, que produit le sacré bordel et bordel sacré d’Howlin, disque semblant conçu pour draguer tous azimuts, cet été dans tous les Macumba du monde, l’hiver prochain dans votre canapé moelleux, pour plaire à l’indé exigeant comme à son très insouciant petit frère.
http://www.youtube.com/watch?v=UvCA8Y4lW-k
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