Electro minimale, pop et R&B spectral : le premier album de cet Anglais fait passer James Blake pour l’exubérance incarnée.
Disons-le d’office : Deptford Goth n’est pas originaire du quartier londonien de Deptford et n’a de gothique que le nom. Pas la peine donc d’aller googler des photos du bonhomme, Daniel Woolhouse pour l’état civil, car on n’y trouve ni bague à tête de mort, ni cheveux noirs corbeau, ni manteau en cuir à la The Crow. Si sa musique, étrange mélange d’électro, de pop et de R&B spectral, possède la même pâleur que le héros du film d’Alex Proyas, la comparaison s’arrête là : Woolhouse n’en a ni le folklore, ni la hargne. Chez Deptford Goth, tout n’est que lenteur, spleen et modération.
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Du sud de Londres, l’Anglais discret a gardé quelques reliques du dubstep qui y est né, mais c’est plutôt sur ses cendres qu’il a bâti son premier album, le lancinant Life After Defo à paraître le 18 mars sur Merok Records, label du malin batteur de The Big Pink, Milo Cordell. On y trouve, comme chez James Blake et Holy Other, une volonté de tout dissoudre, de racler la viande jusqu’à l’os pour ne pas s’encombrer du superflus. Mais contrairement à ses jeunes compatriotes londonien et mancunien, Deptford Goth préfère les vapeurs du ciel à la chair, la mélancolie à la sensualité.
Orchestrations minimales, beats étouffés, voix monocorde à faire passer Blake pour l’exubérance incarnée : les onze titres de Life After Defo plombent sans pour autant s’enfoncer, comme chez Vessel, dans la pénombre. Chez Deptford Goth, la lumière est au bout du tunnel, mais le tunnel n’a pas de fin.
Album Life After Defo (Merok Records/Cooperative Music) à venir le 18 mars
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