Sur leur page MySpace, le hippie hirsute et sa muse en porcelaine ont des amis de première division : Sun Ra, Neil Young ou Sonic Youth Thurston Moore, justement, dit de cet album : Déjà un classique, une avancée légendaire.? La preuve : face à une telle beauté inquiète, fragile, dérangée, même Jay Mascis de […]
Sur leur page MySpace, le hippie hirsute et sa muse en porcelaine ont des amis de première division : Sun Ra, Neil Young ou Sonic Youth Thurston Moore, justement, dit de cet album : Déjà un classique, une avancée légendaire.? La preuve : face à une telle beauté inquiète, fragile, dérangée, même Jay Mascis de Dinosaur Jr. rase le mur (du son), remballe ses larsens dans son slip kangourou et joue ici du mellotron. Il faut préciser que les chansons de Matt Valentine et Erika Elder n’incitent pas franchement à la grosse et grasse déconnade, austères même dans leur excentricité, belles à pleurer même dans leur ingratitude.
Car MV & EE ne mettent pas les formes : libre de ses mouvements et de ses fréquentations, leur folk lunaire et lunatique est un vertigineux labyrinthe où s’entrelacent le psychédélisme le plus strident comme les ballades les plus chatoyantes, space-blues et free-rock ? un mille-feuille où au moins 980 feuilles sont des buvards de LSD. Psalmodiées en harmonies babas et béates, électrifiées par une gégène capricieuse, ces chansons évoquent un Spiritualized retourné aux champs, un John Fahey perdu dans des forêts hostiles où les champignons magiques ne connaîtraient que la magie noire. On peut goûter, mais on n’est pas certain de revenir sur terre.