Les danses psychédéliques et sauvages d’Auvergnats du diable
Au summum de l’extase, certains mystiques de la Bible Belt parlent des langues inconnues ; dans leur garage auvergnat, cinq rockers en font autant. Sauf que, chez les Plastic Invaders, l’illumination est d’ordre chorégraphique : en peuplant leurs refrains de danses improbables – le Ding-a-ling Kong, l’Astro Groove ou l’Elevator Chop-Chop – ces stakhanovistes de la sauterie prouvent qu’écrire des chansons avec les pieds est parfaitement possible, à condition que les arpions en question soient chaussés de Converse ayant pogoté au CBGB (Betty Boop Is Shooting Hoops), de bottines usées sur le plancher de la Grande Ballroom de Detroit (Sweat), de pompes piquées à un maquereau de La Nouvelle-Orléans (Crocodile Gumbo) ou de Moon Boots ayant davantage exploré la surface des boules à facette que celle de la lune (Freaky!). Entièrement voué au stupre et à la sudation, Greatest Hits offre une remise en forme accélérée aux vétérans de la décennie Nuggets et à leur plus directs descendants – les Ramones, les Cramps et les Hives –, ici rameutés pour une babylonienne nouba.