Bonnie ‘Prince’ Billy et This Is The Kit contribuent à l’édifice folk-pop lumineux et fragile de Thomas Jean Henri.
Grande est la maison, vaste est le projet. Ce bel album de folk-pop subtilement agencée, doublé en parallèle de réalisations vidéo et photographiques, est le fruit du travail minutieux d’un architecte qui a su s’entourer d’une harmonieuse constellation d’artistes. Cabane, donc, c’est une construction que l’on doit à Thomas Jean Henri, qu’on a connu batteur de Venus et moitié de Soy Un Caballo.
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On retrouve d’ailleurs, pour charpenter cette bicoque, deux cruciaux collaborateurs de l’époque. D’abord, Will Oldham (Bonnie ‘Prince’ Billy), qui assure cette fois le chant dans un duo avec Kate Stables (This Is The Kit) qui file sur tout le disque, lui donnant sa coloration délicate.
Moods mélancoliques et élans primesautiers
C’est, aussi, la signature de Sean O’Hagan (The High Llamas) qui s’appose aux arrangements. Des arrangements aérés, aux contrastes sophistiqués, dont le charme opère dès Tu ne joueras plus à l’amour en ouverture, avec ses cordes virevoltantes et ses claviers folâtres.
S’installe ainsi un jeu sur l’intérieur et l’extérieur qui ne nous quittera plus : à son approche, la Cabane ressemble à un petit abri de brindilles, mais c’est un palace sitôt qu’on y pénètre. Un palace où s’engouffre le vent du dehors et où de larges puits de lumière laissent entrer le ciel et, avec lui, les variations de la lumière au fil des heures et des saisons.
Passent les moods mélancoliques et les élans primesautiers, souvent au sein d’un même titre (Now Winter Comes, Sangakoku) : la musique de Thomas Jean Henri cherche un abri mais ne se pose pas, préférant voleter le long d’un fil qui relierait Vashti Bunyan à Belle and Sebastian.
Soulignant la dimension céleste par ses chœurs scintillants, l’ensemble vocal Bost Gehio vient hanter les murs de l’édifice aux dimensions imaginaires. Sa légèreté d’apparence ne trompe pas : Grande est la maison est un album qui a été longuement porté, mûri, travaillé par un songwriter qui en a fait une œuvre aussi majestueuse qu’intime.
Il y dévoile des chansons personnelles, ouvertes pourtant aux mots amis, comme ceux de la proche complice Caroline Gabard ou de Sam Genders, en vacances de Tunng. Mais résumons. À l’extérieur, une cabane. A l’intérieur, une grande maison. Partout, le doux murmure du cosmos apprivoisé.
Grande est la maison Cabane Music
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