Certains disques de genre (comme on parle de films de genre, de série B ou Z) ont quelque chose de plus que leurs pairs ou contemporains, qui les fait émerger de la masse dans laquelle ils sont nés. Cet album des nouveaux venus espagnols Orthodox possède cette exacte qualité du disque que l’on écoute d’abord […]
Certains disques de genre (comme on parle de films de genre, de série B ou Z) ont quelque chose de plus que leurs pairs ou contemporains, qui les fait émerger de la masse dans laquelle ils sont nés. Cet album des nouveaux venus espagnols Orthodox possède cette exacte qualité du disque que l’on écoute d’abord distraitement, mais dans lequel on se fond totalement, presque sans faire attention. Formellement, le groupe opère dans les territoires du doom-metal : des riffs extrêmement lents composent ses morceaux longs et hypnotiques, lourds et décapitants.
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Pourtant, il y a davantage que cela en jeu. Orthodox a écouté d’autres musiques que celles de Black Sabbath, et notamment des groupes psychédéliques plus planants, plus cosmiques, notamment Pink Floyd. Du coup, sa musique possède des intonations plus riches que celles de beaucoup d’autres groupes de la même scène ou du même label (Southern Lord, tenu par un membre de Sunn O))), les tarés du drone-metal). Le premier morceau de Gran Poder dure une belle éternité, et on y plonge comme dans un océan abîmé. La suite est du même acabit, interrompue par une courte composition de moins de deux minutes, menée par un piano déséquilibré. Au bout du disque, le groupe a placé une reprise de Venom, groupe de metal archiculte qu’on pourrait bien se mettre à aimer aussi, tant Orthodox semble en avoir fait
sa propre religion.
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