A écouter aujourd’hui les vétérans de la new-wave, la jeunesse sonique de 2002 n’aurait pas le droit d’écouter la nouvelle scène new-yorkaise ? The Rapture, Liars ou, ici, Radio 4 ? sans demander l’autorisation au panthéon du cold-funk anglais, de Gang Of Four à A Certain Ratio. Qu’on rassure les plus jeunes : le brutal […]
A écouter aujourd’hui les vétérans de la new-wave, la jeunesse sonique de 2002 n’aurait pas le droit d’écouter la nouvelle scène new-yorkaise ? The Rapture, Liars ou, ici, Radio 4 ? sans demander l’autorisation au panthéon du cold-funk anglais, de Gang Of Four à A Certain Ratio.
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Qu’on rassure les plus jeunes : le brutal et dansant Gotham! peut s’écouter sans nostalgie. Certes, on peut s’amuser du fait que ces gandins inquiets soient nés neuf mois après le moment précis où le punk rencontra le funk pour la première fois (de ESG à Liquid Liquid), neuf mois après une visite fondamentale du Clash à New York, où les Anglais prirent le hip-hop naissant avec une violence inouïe en pleines convictions. Certes, on sait que le chanteur Anthony Roman tient à Brooklyn une boutique de disques en vue, Somethin’ Else, où se télescopent les époques et les musiciens. L’influence sournoise des années 80 vient pourtant sans doute d’ailleurs : comme chez tout ce qui secoue actuellement le rock new-yorkais, ce sont James Murphy et Tim Goldsworthy, les mystérieux The DFA (Rapture, LCD Soundsystem, etc.), qui produisent.
En attendant d’être appelés aux plus hautes destinées (on les imagine déjà détourner Madonna, sauver Britney), ils font une fois encore ici des prodiges dans l’abrasif sensuel, le sexy guenilleux. Ce sont sans doute ces deux collectionneurs impénitents qui ont introduit ces folles idées eighties (de Clash à Joy Division) dans ce rock frénétique, funky, à bout de souffle. Propulsés par l’énergie atomique du groupe et les divagations rythmiques des producteurs, Eyes Wide Open, Struggle ou Speaking in Codes inventent ainsi une dance-music farouche et irrésistible. Car c’est là, à New York, que se joue, loin des petits laboratoires anglais et de leur génétique clinique, cynique, la vraie fusion du rock et de la dance-music
Pas étonnant, dans ces conditions, que deux des morceaux forts de Gotham! aient pour titre Dance to the Underground et New Disco : se trémousser aux sons du sous-monde et forcer Travolta à danser sur Public Image Ltd., il n’est ici question que de ça.
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