Ceux qui ont eu la malchance de tomber, au coin d’une rue sombre, sur le précédent album de ce New-Yorkais malade, l’indicible I Need Drugs, ont appris à changer de trottoir en entendant débouler son timbre morveux et pervers. Ceux qui ont eu la déveine de feuilleter son site www.necrohiphop.com et d’y mater ses minifilms […]
Ceux qui ont eu la malchance de tomber, au coin d’une rue sombre, sur le précédent album de ce New-Yorkais malade, l’indicible I Need Drugs, ont appris à changer de trottoir en entendant débouler son timbre morveux et pervers. Ceux qui ont eu la déveine de feuilleter son site www.necrohiphop.com et d’y mater ses minifilms gore et chirurgicaux ont probablement déjà résilié tout abonnement au Net. Ceux qui ont acheté son précédent single, I Need Drugs, ballade psychiatrique et narcotique chouravée au pauvre LL Cool J et à son suave I Need Love, ne sont plus là pour témoigner : ils sont morts de rire (ou d’overdose).
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On ne sait pas vraiment sur quel pied danser avec ce monstre trop énorme pour être vrai, faisant allégrement passer Eminem pour la Boutin et Tarantino pour Max Pécas. Excroissance grotesque et bubonique de la sous-culture blanche américaine, Necro mitraille d’une voix castrée d’émotion, glaçante dans son ton documentaire, en direct de la bestialité, de la médiocrité de la white-trash. Il diffuse, littéralement, du fond de la poubelle : depuis le vomi, parmi les cafards, les seringues vides et les capotes percées.
Elevé, à Brooklyn, au cœur d’un hip-hop new-yorkais désabusé, ce producteur gore-gothique d’une adresse stupéfiante (écouter ici, notamment, sa reprise onirique de Light My Fire) avait commencé sa carrière par Do The Charles Manson. Et il y a, effectivement, dans sa haine, sa démesure, sa brutalité, sa noirceur, ses rimes inquiétantes et son rapport méthodiquement violent au sexe, beaucoup de points communs entre cette teigne désespérée et l’ancienne mauvaise conscience des nababs hippies de Californie. Mais pour l’instant, cet ancien dealer de crack ne tue, viole ou dissèque que sur ses disques.
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