Entouré d’une flopée d’artistes de chez nous au sein de Tahiti Boy & the Palmtree Family, le barbu David Sztanke dévoile un épatant premier album de pop lumineuse et groovy.
On l’avait remarqué un peu partout : lors d’une édition du concours CQFD ; sur scène, magistral au clavier, lors des épatants concerts des Da Brasilians ; de l’autre côté de l’océan aux côtés de Tunde Adebimpe de TV On The Radio ; jamais très loin de Mike Ladd et du collectif Antipop Consortium ; derrière le groove cinglé de Bitchee Bitchee Ya Ya Ya.
Le Français David Sztanke est barbu et omniprésent : son groupe, qui rassemble quelques fortiches musiciens d’ici (Jonathan Morali de Syd Matters mais aussi des membres de Hopper, Poney Poney et Tanger), se nomme d’ailleurs Tahiti Boy & The Palmtree Family – et on veut bien tout plaquer pour partir en vacances sous un palmito avec cette famille-là. “La “family”, c’était un hommage à Sly & The Family Stone, dont je suis un fan obsessionnel. Je veux être noir avec une coupe afro. Mais c’était également parce que le groupe réunit des gens proches, des amis, mon beau-frère. Au moment de le constituer, il n’a jamais été question d’organiser un casting technique, un sinistre speed dating avec sept minutes par musicien pour convaincre. On se connaît tous et on est amis à la base.”
Une flopée d’amis qu’on doit accoler ici à une multitude d’influences, David Sztanke ayant, après une éducation par des parents musiciens (maman pianiste, papa clarinettiste et tourneur), développé un large béguin pour la pop et les productions Motown, le hip-hop et l’electro, les Beach Boys et Jimi Hendrix. Un éclectisme et une ouverture qui menèrent même le jeune homme à aller séjourner un temps à New York pour y suivre des cours de musique, et ainsi rencontrer encore plus d’amis. “Là-bas, j’ai acheté un orgue Fender Rhodes, qui pèse à peu près 80 kilos. Plein de types des milieux hip-hop et electro cherchaient un musicien avec cet instrument, et je suis devenu “le jeune Français qui a(vait) un Rhodes”. J’ai accepté de payer des taxis pour le transporter et c’est comme ça que je me suis fait beaucoup de contacts.”
Le premier album de Tahiti Boy & The Palmtree Family, Good Children Go to Heaven, fait suite à ces nombreuses collaborations et à She Was Mine, un maxi paru l’an passé. Il commence avec ce qui est probablement la plus impeccable pop-song composée en France en 2008 : un 1973 rond et aérien, qui flirte autant avec les étoiles, grâce à la voix de Jonathan Morali, qu’il titille le plancher, par le refrain groovy de David Sztanke. Parfaite ritournelle qu’escorte ensuite une ribambelle de titres savamment fignolés, de Blood in Your Eyes et sa basse en cascade à That Song (partagé justement avec Tunde Adebimpe), qui laissent deviner une réelle passion pour la production et de longues soirées passées à chatouiller les instruments en studio.
“Pour moi, réaliser un arrangement c’est comme jouer à Tetris. J’ai une façon assez mathématique de penser à tout ça, de voir comme les choses peuvent s’emboîter. J’adore répéter des motifs avec des grilles harmoniques différentes, sans pour autant tomber dans un truc à la russe, sévère et planifié. C’est quelque chose que j’ai découvert via des morceaux comme Surf’s up. Cela dit, j’ai beau être un immense fan de Brian Wilson, je ne suis jamais tombé dans le côté torturé du personnage. Pour moi, la musique est un jeu, elle n’a jamais été un drame.” Pas de drame ni de diable donc, les bons enfants iront au paradis et cet album mérite l’eden.
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