Pour les pauvres retardataires que nous sommes, Gonzales über alles constitue peut-être la dernière occasion de faire connaissance avec le Canadien Chilly Gonzales avant que celui-ci ne s’envole vers d’autres terrains de jeux plus à sa hauteur. On pourra cependant rattraper le cours de l’intrigue, les épisodes manquants de sa mystérieuse carrière étant déjà marqués […]
Pour les pauvres retardataires que nous sommes, Gonzales über alles constitue peut-être la dernière occasion de faire connaissance avec le Canadien Chilly Gonzales avant que celui-ci ne s’envole vers d’autres terrains de jeux plus à sa hauteur. On pourra cependant rattraper le cours de l’intrigue, les épisodes manquants de sa mystérieuse carrière étant déjà marqués par le sceau du gag, de la loufoquerie. Personnage de comics, charlatan rusé ou génie possible, Gonzales brouille définitivement les pistes de réflexion, s’octroie tous les droits : sonner à la fois prétentieux et idiot, doué et calculateur. Partie intégrante de sa vie, cette audace se retrouve intacte dans sa facilité à rendre caduques des frontières. On l’avait découvert rappeur furieux et sauvage. Sur Gonzales über alles, il laisse voir, derrière des apparences hardcore, un cœur tendre, des velléités d’amadouer avec du miel pop, des friandises dignes de la confiserie Bacharach – les merveilleux Why won’t we disappear et You are que Gonzales destinait dans ses rêves à Françoise Hardy. Bassement hédonistes, on se permettra d’avoir l’esprit ailleurs, occupés à reprendre à tue-tête Let’s groove again, hymne languide pour l’autoradio et la route du soleil. Flirter avec le ridicule, redevenir simple mortel : Chilly n’a peur de rien (nommer un morceau Gringo star, jouer avec Jim Morrison comme avec une marionnette sur Walked for hours). Il remporte pourtant à l’arrivée le trophée du prestidigitateur le plus soufflant et malin depuis Beck.
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