A partir de ce dimanche 22 mars et chaque dimanche jusqu’au 10 mai, le génial Gonzales donne un piano talk show au Ciné 13, une petite sale parisienne. Projet fou, interview.
Pourquoi avoir lancé ce « piano talk show » ?
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J’ai eu envie de faire ce show parce que j’ai été choqué par le prix des billets lors de mon dernier Olympia. Les billets étaient tellement cher que je me suis excusé sur scène, face à la crise je trouvais ces prix exorbitants. J’ai donc décidé de créer ce spectacle hebdomadaire pour aller en l’encontre de ça. Et puis j’avais aussi de tenter des choses que je n’avais pas pu tenter à l’Olympia, où je devais faire attention à ce que je faisais. Là les tarifs sont honnêtes, la salle fait 120 places : je pense que les fans de Gonzales vont peut-être apprécier ces rendez-vous. Je vais perdre un peu d’argent sur ces rendez-vous mais ce n’est pas grave, je vais découvrir moi-même des choses.
Qu’est ce qui va se passer alors sur scène ?
Je vais faire des expériences avec le public, des choses interactives. Je vais dire des choses, faire des citations, des morceaux très longs, je vais repousser mes limites je préviens les gens (rires).
« Piano talk show » ça va donc être un mélange de concert et de talk-show à la David Letterman ?
Chaque semaine il y aura un guest oui. Pour la première édition il y aura mon vieux copain Mocky et Katie Moore de mon groupe. Il y aura aussi Teki Latex, le chanteur Damien, China Moses, et bien d’autres surprises. Je vais pianoter, et je vais parler aussi donc.
On sait que tu as envie d’aller au-delà de la musique, ça te vient d’où ?
Ça date de quand j’avais 13 ans, j’avais fais un concours de pianos à Toronto face à des prodiges asiatiques ultra-précis, mon école misait beaucoup sur moi, mon père m’encourageait beaucoup. Et j’ai compris que pour se distinguer, il fallait faire un petit clin d’œil, garder un accord un peu plus longtemps. C’est une façon de communiquer avec le public. Et c’est ce que demande le public, voir un peu de la personnalité du performer. Il y a des gens sérieux, c’est leur façon de faire, je le respecte. Daft Punk j’aime beaucoup mais ils ne se montrent même pas sur scène. Mais pour ce qui est de mon cas, j’ai besoin de procédés comme cela, et je l’ai compris très jeune.
L’idée d’avoir un rendez-vous fixe, étalé sur huit semaines au même endroit, c’est excitant pour un artiste ?
Oui, je rêve de l’époque des cabarets. Aujourd’hui l’image du musicien et du chanteur est un peu coincée. Avant, l’entertainer, c’était la règle. Aujourd’hui, c’est l’exception, on se réfugie derrière une certaine « modestie », ou de la « sincérité ». Alors que je connais la plupart des chanteurs modestes, il ne sont pas modestes, ni sincères, ça c’est une certitude. Et je les encourage à se montrer tels qu’ils sont, car je n’ai que de la pitié sur les artistes qui se cachent. Moi sur scène je joue avec mes défauts : mon égo qui se frotte à mon côté technicien. C’est une position bizarre que j’aime bien, qui va à l’encontre du côté autodidacte qui triomphe aujourd’hui. Je veux jouer avec ces décalages.
Tu viens de finir d’enregistrer on nouvel album, celui d’Arielle Dombasle qui va sortir, tu joues huit soirs de suite au Ciné 13, comment fais-tu ?
J’ai un côté workaholic. Quand les autres artistes prennent du temps pour faire se reposer, je me sens obligé de travailler sur d’autres projets. C’est assez fou, c’est un besoin. J’ai beaucoup d’énergie donc je la disperse, c’est pour cela que je travaille sur les albums d’autres gens, pour ne pas épuiser mon public. J’essaie de travailler dans d’autres domaines, comme la série sur laquelle j’ai bossé qui sortira fin de l’année. Et puis je n’arriverai pas à me focaliser sur un seul sujet, ce serait un pari trop énorme pour moi. Je préfère faire beaucoup de petits paris, c’est plus sain dans mon cas.
Gonzales, chaque dimanche à partir du 22 mars et jusqu’au 10 mai au Ciné 13 Théâtre
1, Avenue Junot
75018 Paris
Tél. : 01 42 51 13 79
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