Gonzales à l’Européen : des morceaux brillants, du piano virtuose, des raps abrutis, et de la comédie. Beaucoup de comédie.
Sobriété musical, professionnalisme instrumental, ennui gluant ? Hors de question : Gonzo est un pur entertainer. C’est l’ambition absolue de l’artiste qui refuse son statut, et ses concerts ne peuvent être de simples concerts : du cabaret, un spectacle interactif, un one-man-show à plusieurs, un jeu vicieux d’amour et de haine avec un public halluciné. Il y a de tout, ce premier soir de la résidence du Canadien à l’Européen, accompagné de son bien nommé Together Ensemble (Mocky, So-Called, Katie Moore et Matthew Flowers). Il y a un groupe dûment costumé : cravate orange et rayures de rigueur, mais rayures plus épaisses pour Gonzales, car Gonzales est le chef, le chef absolu. Il y a la virtuosité chancelante d’un pianiste génial, les raps abrutis d’un type au physique méchamment expressif, les mélodies formidables du récent et ultra-pop Soft Power, une chorégraphie finale, ahurissante surprise. Il y a de la[attachment id=298] comédie, beaucoup de comédie -la visite commentée de Gonzo au public sur So-Called Party Over There, les pensées exposées des musiciens et leurs pantalons trop serrés, sa lecture hilarante des chroniques de Soft Power. Il y a, surtout, un scénario, tragi-comique. Celui de Soft Power, de son ouverture Working Together, concept déroulé comme un fil rouge, rouge sang : l’affreux, bête et méchant Gonzales, aux lubies dictatoriales, ne peut bosser que seul, s’en prend à son groupe, l’insulte, lui crache dessus, le vire, se réconcilie. Il y a tout, ou presque -on sent, confusément, qu’il manque pourtant quelque chose à cette présentation dingo de l’exceptionnel Soft Power. Il manque un solo de saxophone.
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