Chroniques de la misère contemporaine dans un album implacable mais pop.
Le chemin vers l’inspiration varie d’un musicien à un autre. Pour Nicolas Poncet, artiste constamment affublé d’un masque de lapin rose et frère de Chevalrex, il est simple comme bonjour : “Tout est là qui se tient devant nos yeux / Fallait juste tout mettre en musique.”
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C’est en ouvrant la presse locale, en l’occurrence Le Dauphiné libéré, que Gontard parvient à dresser un portrait de sa ville, Gontard-sur-Isère, 33 000 habitants. Les articles sur l’arrivée des tablettes dans les collèges côtoient les résultats des jeunes boxeurs (Aigle royal), le tout enrobé par les fermetures d’usines et les notables qui se félicitent dans les colonnes de la fréquentation de la foire locale.
Entre slam et pop, entre Michel Cloup Duo et Florent Marchet, le troisième album de Gontard atteint une forme de cynisme terre à terre, mentionnant les parkings du Lidl du coin et les ouvertures vaines d’espaces de coworking pour mieux narrer le délabrement de la ville, mais surtout sa vie concrète.
Manque de travail pour les mecs qui pointent à la mission locale, manque d’amour en général… Gontard pose un constat avec le moins de filtre possible, aidé par son beatmaker et ses musiciens, avec des questions centrales : quel industriel vantard embauchera les pères de Gontard-sur-Misère, comme il l’a rebaptisée ? Y vivra-t-on mieux en 2029 ? Rien n’est moins sûr à en croire ce disque protestataire.
Gontard 2029 (Ici d’Ailleurs…/L’Autre Distribution)
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